Pegase

Chronique

Certainement lassé par l'endormissement de Minitel Rose après 2010, Raphaël d'Hervez dit Pégase a pris le taureau par les cornes et a débuté sa carrière solo avec l'EP Without Reasons en 2012. Le temps de se forger un répertoire et une expérience scénique sous ce nouveau nom et le voilà déjà récipiendaire du prix Adami Deezer de Talents pour son premier album.

Ce n'est que justice pour ce Pégase sorti en février dans une certaine indifférence. Il faut aussi reconnaître que le flux ininterrompu des sorties - surtout dans le genre electro - rend très difficile l'émergence d'un artiste sans ce type de coup de projecteur. Plus electro et moins pop qu'à l'époque du 3615 coquin, Pégase se rapproche sur son premier album du rock électronique d'un Brian Eno.

On comprend d'ailleurs qu'il ait reçu le Prix des Pros avec sa musique pour le moins fouillée, electro pop tout à la fois aérienne (c'est bien le moins pour un cheval ailé) et mélodique. Il faut par exemple attendre pratiquement une minute pour se rendre compte que « The Back Side of Love » possède un refrain entrainant et n'est pas qu'un subtil jeu de bruitages électroniques. Sur « Ladybug », notre homme se laisse aller à quelques sonorités world qui élargissent son horizon déjà azuré.

Pégase construit son album à petites touches, tel un peintre qui hésite entre ses gouaches et parfait sans cesse ses mélanges. Pégase mérite amplement d'avoir été ainsi récompensé et il est à souhaiter qu'il ne reste pas le coup de coeur des seuls professionnels.
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