Pauline Croze

Chronique

Pauline Croze est fondue de poésie et d'art : cela se sent. À cet égard, son premier album tient d’une aquarelle aux traits précis. Les premières oeuvres tendent généralement vers le style autobiographique. En cela, ce disque n’échappe pas à la règle. « Je suis floue », « Quand je suis ivre », ou encore « Mise à nue » (chanson pourtant écrite par Mickaël Furnon) exposent avec subtilité les sentiments d’une ex-timide, qui par la force des choses, a bien entamé sa guérison. Double Disque d'or, il a véritablement cartonné pendant deux ans, entraînant son interprète sous les projecteurs.

Autobiographique, mais pas seulement, puisqu’ avec des textes racontant le destin de femmes blessées ou soumises, « Tita », « Femme fossile » titres co-écrits avec son complice Quito, du groupe Senor Holmes, on y trouve autre chose qu'un exercice d' épanchement de songes personnels. Il y a de la générosité et du caractère dans cette voie veloutée (« Jeunesse affamée »).

Des textes ciselés et des mélodies, d’une apparente simplicité, qui n’ennuient jamais : les atouts de cet album sont nombreux. Il y a tout d’abord cette voie charmeuse, légèrement voilée et boisée avec ce petit cheveu à la sensualité, jamais maniérée. Il y a aussi un sens subtil du rythme. Cette cadence, donnée par la douce bossa d’une guitare sèche, entraîne un balancement irrépressible (de la tête ou du pied, au choix) et laisse la place aux cuivres, aux cordes et guitares électriques, qui font décoller les morceaux vers des plages aériennes et parfois franchement lyriques.

À l’écoute de ces douze titres, on ne peut plus douter une seule seconde que le succès de Pauline Croze soit mérité.

 



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