No More Hell to Pay

Chronique

Groupe phare du metal chrétien, Stryper a connu une existence remplie de symboles que l'on peut relier aux histoires de la Bible. Fils prodigue de la musique chrétienne, il est le premier artiste du genre à vendre plus de deux millions d'albums avec To Hell with the Devil. Tombé dans le pêché avec Against the Law (1990) où il tourne le dos à sa foi, Stryper brûle ensuite dans les flammes de l'oubli. Revenu en 2005 avec Reborn (qui peut se traduire par « résurrection »), Stryper fait alors preuve d'humilité et de repentance en parcourant à genoux le désert pierreux de l'insuccès. Il va jusqu'à faire pénitence en reprenant les grands classiques du metal en 2011 avec The Covering.

Touché par les efforts de sa brebis égarée, le dieu des chrétiens (qui doit aimer le glam metal) lui accorde enfin son pardon pour No More Hell to Pay. En effet, une fois son tribut versé à l'enfer, Stryper est à nouveau prêt à donner le meilleur. Les forces du mal n'ont qu'à bien se tenir car Stryper est saignant sur « Marching into Battle » et son riff de combat.

Inspiré, Stryper offre une nouvelle jeunesse au gospel « Jesus Is Just Alright » déjà repris par The Byrds et The Doobie Brothers. On se met à croire aux miracles avec « Water into Wine », emporté par la fougue de Stryper en plein prêche glam. « Sympathy » mais certainement pas pour le « devil », avec un Michael Sweet particulièrement inspiré et sa voix qui porte loin son message. On ne le redira jamais assez : pas de bon album de metal sans un tempo lent qui permet de reprendre son souffle et de serrer - pas de trop près quand même dans le metal chrétien - sa promise. On peut respirer tranquille avec « The One » qui fait mieux que remplir son office.

La foi de Stryper déplace peut être des montagnes car voila quand  même un groupe dont on n'attendait plus grand chose et qui se montre capable de presque égaler To Hell with the Devil avec ce No More Hell to Pay. À la place de Satan, il faudrait s'inquiéter de ce retour de flamme.

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