Les portes du paradis

Chronique

« Humour et exotisme », tel est le mantra de Dani Terreur, sorte de chaman des temps modernes abreuvé à la pop anglophone de David Bowie et Paul McCartney, mais aussi à la variété française des années 1970 et 1980 (Christophe et Daniel Balavoine figurent parmi ses héros). Impeccablement construites et arrangées avec un soin extrême, les onze chansons de ce premier album nous ouvrent les portes d’un paradis musical où synthétiseurs oniriques se mêlent à un groove électro-pop faisant décoller l’auditeur vers des contrées encore inexplorées. Il faut préciser que Dani Terreur a été à bonne école puisque son père, Bob Boisadan, fut un grand arrangeur de la variété française et l’un des musiciens du Grand Magic Circus de Jérôme Savary. Avec des morceaux comme Un Beau Souvenir (et sa couleur arabisante) ou L’Aventure (et sa basse à la Moroder), Dani Terreur fait mine de baigner dans le bonheur d’un lieu utopique pour finalement évoquer, de manière sous-jacente, sa propre psyché, faite d’espoirs déçus et de spleen urbain. Non loin de la nonchalance de Flavien Berger et du néoromantisme d’Etienne Daho se trouve donc Dani Terreur, dont la voix claire et douce sert d’écrin à une pop inventive où la mélancolie se cache derrière un humour et un charme subtilement ravageurs. ©Nicolas Magenham/Qobuz