Jensen: Orchestral Works

Chronique

« Dans toutes mes compositions tardives », écrivait Adolph Jenssen en 1876, donc trois ans avant de disparaître, « j’ai cherché à transférer l’idée wagnérienne de beauté et vérité dans des formes plus petites, et avec un certain succès, me semble-t-il. » Wagner et Liszt qui furent ses grands modèles tardifs, même si comme tant de compositeurs de son temps (Jenssen est de la cuvée 1837, la génération d Brahms, Bizet ou Saint-Saëns) il commença à marcher dans les pas de Schumann. Ce CD permettra à l’auditeur de suivre ces traces, dont la plus intéressante est sans doute Le Chemin d’Emmaüs de 1865, un poème symphonique dédié à Berlioz qui répondit au jeune musicien « … c’est plein de sève et d’une ardeur ravissante ; vous instrumentez et vous modulez en maître… » ce qui n’est pas rien, considérant combien notre Hector national avait la dent d’airain. On y reconnaîtra peut-être vaguement le début de l’une des symphonies de Schumann, mais n’y voyez aucune critique ! Jenssen ne composa qu’un seul opéra, L’Héritière de Montfort dont la partition est hélas perdue, hormis l’ouverture et quelques morceaux symphoniques ici donnés – comme d’ailleurs toutes les pièces de ce CD – en première discographique mondiale. © SM/Qobuz