Innerquake

Chronique

Qui pourrait s’en douter en écoutant Innerquake ? C’est grâce à Nouvelle Vague et ses réinterprétations acidulées de la new-wave que l’Australienne Phoebe Killdeer s’est fait un nom. Si des affinités blues se faisaient déjà sentir sur des reprises des Cramps ou de Billy Idol, le tempérament de feu de l’Australienne ne s’y révélait pas encore totalement. Et si le premier album de Phoebe Killdeer et de ses Short Straws, Weather’s Coming (2008, faisait déjà preuve d’un rock pour le moins affirmé, ce second opus enfonce le clou plus profondément encore.

C’est donc sur les guitares déjà passablement énervées de « Pedigree » que débute Innerquake. L’album, d’un rock résolument ténébreux, est pourtant illuminé par celle qui le porte de bout en bout, Phoebe Killdeer. Sa voix féline fait effet aussi bien sur des ballades tortueuses aux influences blues telles que « The Fade Out Line » « Treadmill Zone » ou encore « Up & Down » que sur des manifestes de rock incandescent comme « Innerquake », « Scholar », « Spinning » ou bien « Twisted ». La production, assurée par Matt Verta Ray, tête pensante du groupe de rock new-yorkais Heavy Trash, est d’une efficacité certaine, permettant à chaque morceau de s’imposer la tête haute dans un album pourtant très dense. Point d’orgue, le trépidant et obscur « Believer » expose fièrement les capacités vocales de l’Australienne. Une fougue qui incite certains de ses admirateurs à la comparer à Shivaree ou même à Shirley Manson…

Rockeuse de diamants et, comme ceux qui l’ont vue sur scène le savent, performeuse digne de ce nom, Phoebe Killdeer persiste et signe avec Innerquake, dont l’intemporalité et l’énergie devraient faire leur petit effet. Enfin, il ne faut pas négliger le sex-appeal, latent mais omniprésent tout au long du disque, de la chanteuse australienne…



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