Dans la joie jusqu'au cou...

Marcel Et Son Orchestre

Paru le 30/01/2012 chez At(h)ome
Artistes principaux : Marcel et son Orchestre
Genre : Pop

Disponible en

16-Bit/44.1 kHz Stereo

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Parfois, cela se solde par un procès, déchirant des amis de vingt ans, ou des lavages de linge sale en place publique et à longueur de tabloïds. Á l’instant de la séparation, et après plus de vingt années de musique festive et revendicative et enragée, Marcel Et Son Orchestre, pour ce qui les concerne, enregistrent un double album.

Car les sept de Boulogne-sur-Mer n’ont jamais eu beaucoup de goût pour la norme, agitant les corps par un rock’n’roll basique et primal, mais n’oubliant pas les cœurs (avant tout, ceux de ces gens de peu dont leurs chansons composent une savoureuse galerie), et pas davantage les cerveaux, aussi confortables sur la scène du Printemps de Bourges, qu’au cœur d’une manifestation de soutien aux ouvriers de Metaleurop, ou au côté de Greenpeace quelque part dans la forêt des Landes. Il est donc tout à fait naturel que ces différentes facettes (le twist pour guincher, le ska pour secouer, les ballades pour rager) se retrouvent au fil des vingt-sept chansons en deux volets de Dans La Joie Jusqu’au Cou - Tous Les Coups Sont Permis.

Le premier disque se nourrit de l’ultime tour de piste électrique du groupe, entre décharge d’adrénaline légèrement revendicatrice (« A qui cela profite ? ») et fière proclamation de la permanence insurrectionnelle (« Je sais pas faire autrement »), sur le fil d’un rasoir rock’n’roll affûté durant les très primesautières Swingin’ Sixties. Certes, « Cerf volant » laisse entrapercevoir toute la tendresse qui se niche au cœur de ces éternels enfants que sont les musiciens, mais « Le Chômage » remet bien vite les choses en perspective, aussi lucide qu’acide.

La deuxième partie de l’opus propose en quatorze déclinaisons une nouvelle visite en format acoustique de quelques hymnes de l’orchestre. Marcel et les autres s’essaient alors à une « Fuite de fantaisie » en forme de fugue sous psychotropes, ou à quelques historiques assertions, souhaitant être libres, un max (« La Voix d’Alice »), mais pas cocus (« Qu’est-ce qu’il a de plus que moi ? »). Et, in fine, les Nordistes sont bien les seuls à capter avec autant d’acuité le soir au fond des bois « La Complainte de la ménagère ».

Á l’instant de saluer, et de la fermeture définitive du rideau, une tournée permettra de peaufiner regrets ou remords. Mais les concerts, et ce disque, rappelleront auparavant, que Marcel et son Orchestre, sans illusions ni naïveté, mais avec fougue et entrain, auront mené une trajectoire d’enthousiasme et de sincérité, riches de la mission, comparable à celle de leurs grands frères d’Au Bonheur Des Dames, ne pas danser ni rire idiot. Le tout en s’amusant et nous amusant, ce qui n’est déjà pas si mal.
©Copyright Music Story 2015

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