16/17

Chronique

La scène électronique de Montréal n’a jamais été aussi active qu’aujourd’hui et Genevieve Ryan Martel alias Ryan Playground représente parfaitement ce bouillonnement créatif dans la capitale du Québec. Signée sur le label Secret Songs de Ryan Hemsworth, ex-porte-drapeau de la scène future beats dont le nom tient désormais tout seul debout, la Canadienne s’était déjà fait remarquer avec un premier court album de 8 titres en 2016, Elle, et ce 16/17 devrait confirmer son statut de songwriter d’exception.

Ryan Playground s’est totalement investie dans ce disque, au point qu’elle a repoussé sa sortie de plusieurs mois par “anxiété”, tant sa composition était liée à une relation personnelle qui se terminait. L’émotion est perceptible dès l’ouverture, la superbe ballade folktronica Empty Pool, comme les écorchures sur la complainte Worryland ou à travers cette voix diluée dans la guitare sur The Time To, le tout porté par des ambiances vaporeuses entre grattes folks, refrains pop et breaks et beats électroniques. De toute façon, quand on dispose d’autant de talent pour écrire des chansons qui touchent, l’instrumentarium importe peu. DJ, productrice, songwriter, chanteuse, Ryan Playground sait tout faire, et il n’y a qu’à se laisser embarquer. © Smaël Bouaici/Qobuz