Wanderlust

Chronique

Le terme a beau être galvaudé, il s'applique tellement bien à Sophie Ellis-Bextor qu'il est pratiquement impossible de ne pas la qualifier de diva. Surtout que pour Wanderlust, la chanteuse met le paquet en apparaissant telle une poupée de porcelaine désincarnée sur la pochette. Une attitude d'aristocrate faussement hautaine qui la suit depuis ses débuts avec « Murder on the Dancefloor », sauf que, cette fois, elle délaisse l'electro pop pour un vrai répertoire de reine du glamour.

Cette métamorphose est rendue possible par une collaboration avisée avec le compositeur et producteur Ed Harcourt, qui apporte à Wanderlust sa science de la mélodie ciselée. Ainsi que celle, non moins importante, d'arrangements basés sur le piano et les cordes qui sonnent riches sans être lourds et ostentatoires. Il ne reste alors à poser sur cet écrin que la voix parfaite de Sophie Ellis-Bextor.

La chanteuse ne se fait pas prier en ouvrant les portes d'un Orient fantasmé sur « Birth of an Empire », où le violon vient de la péninsule indienne. Plus aéré, le single « Young Blood » voit Sophie Ellis-Bextor concurrencer une certaine Lana Del Rey dans le domaine de la distanciation sophistiquée. Wanderlust ne se contente pas d'employer un registre emphatique, il recèle aussi avec le mutin « 13 Little Dolls » une mélodie idéale pour faire les petits fous en sautant partout.

Avec des chansons comme « Love Is a Camera » et « Until the Stars Collide », Wanderlust est armé pour voyager loin. Le public britannique ne s'y est d'ailleurs pas trompé en accordant un accueil enthousiaste au disque et en lui offrant une quatrième place des charts, soit le meilleur classement d'un album de Sophie Ellis-Bextor depuis Read My Lips en 2001. Voilà qui s'appelle une métamorphose réussie.

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