Truth vs. Beauty

Chronique

Il y a une vraie injustice Marc Anthony Thompson. Le New-yorkais a beau publier sa musique depuis le milieu des années 80, son aura reste scandaleusement confidentielle. Au mieux, un nom culte que certains initiés se passent sous le manteau… Sous son nom mais surtout sous celui de Chocolate Genius ou comme ici de Chocolate Genius, Inc., il est l’artisan doué d’une musique étrange et hybride qui doit tant au folk qu’à la soul, au jazz, au rock lo-fi ou à la musique expérimentale. Un kaléidoscope aussi éclectique que la liste de celles et ceux avec qui il a croisé le fer depuis plus de trente ans, à savoir Marc Ribot, Me'Shell NdegeOcello, John Medeski et Chris Wood, Chris Whitley, Vernon Reid, Jim White, Cibo Matto, Joe Henry, Lizz Wright et même le grand Van Dyke Parks pour n’en citer que quelques-uns… En 2010, quand notre Génie Chocolaté sort son quatrième album Swansongs (son premier pour le label français No Format), il annonce en même temps qu’il s’agit du dernier ! Rebondissement six ans plus tard avec ce Truth vs Beauty, dont le titre commence déjà par un clin d’œil à la non-fin de Chocolate Genius Inc. Un cinquième album sous forme d’assemblage minutieux de soul souterraine, de rock bricolé, de R&B low-fi, de folk désarmant de douceur voilée. Douze chansons qui ne ressemblent qu’à elles-mêmes et qui empêcheront une fois de plus d’étiqueter ce génial musicien extra-terrestre. Bref, si Truth vs. Beauty est le début de la fin pour Chocolate Genius Inc, on rêve déjà d’entendre la suite… © CM/Qobuz