Espiritu Vivo

Chronique

Espiritu Vivo est un disque inhabituel dans la discographie de Susana Baca. Les personnes qui ont apprécié la chanteuse péruvienne au travers du magnifique Lamento Negro de 2001 pourront être déroutés par cette tonalité plus occidentale, et parfois des sonorités franchement pop/rock (dès le premier titre, « La Noche y el Dia »), dûs à la présence de musiciens new-yorkais de haut niveau comme le guitariste Marc Ribot et l'organiste John Medeski.

Heureusement, la voix cristalline de la Péruvienne traverse chaque chanson avec la superbe élégance qu'on lui connaît, de « Si Me Quitaran » à la reprise du classique de Mongo Santamaria, « Afro Blue ». Tel un arc-en-ciel, Susana Baca s'adapte à tous les rythmes et toutes les humeurs, du festif « Caracunde » au dramatique « El Fusil del Poeta ». Elle reprend aussi bien l'enchanteur « 13 de Mayo » de Caetano Veloso qu'une surprenante « Anchor Song » de Björk. Même l'éprouvé « Les Feuilles mortes », chanté en français s'il vous plaît, se laisse caresser par ce timbre ensorcelant.

Vraiment, Espiritu Vivo n'usurpe pas son titre. Il est riche des couleurs de la voix et de l'âme de cette exquise chanteuse. Accessoirement, il s'avère le plus accessible des albums de Susana Baca.



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