Back In Town

Chronique

Surgi au mitan de la décennie 1990, Palatino a reveillé le jazz européen par son audace et sa décontraction. Le super groupe totalement décomplexé vis-à-vis de ses confrères américains a légué trois albums magistraux portés par des compositions originales de haute volée. Dix ans après la séparation, ce double album Back In Town enregistré les 17 et 18 mai 2011 à la MC2 de Grenoble vient célèbrer la réunion du quartette devant un public impatient d'un tel retour.

L'atmosphère festive qui se dégage de l'enregistrement est prégnante dès les premières mesures du thème « Dawn » d'Aldo Romano, renvoyant aux riches moments du premier album, dont le tromboniste Glenn Ferris est le premier à se délecter. C'est parti pour une heure et demie d'un jazz volubile et inventif, marqué par des mélodies inoubliables (« Tempo »), des improvisations et soli à deux ou trois voix (« Sud-Ouest Jump ») et les assauts funky d'une rythmique.

Sur les quatorze titres que compte Back In Town, la part belle revient logiquement aux deux premiers opus Palatino de 1995 et Tempo de 1998, partageant chacun quatre thèmes, quand le troisième volume en apporte deux, dont la reprise de Tadd Dameron, « On A Misty Night ». Le répertoire de Palatino s'enrichit de quatre compositions signées par chacun des membres, la ballade « Waiting », l'enivrante « Blue Bambu Blue », l'envolée « Urtext's Blues » et la lancinante « Ready To Go ». Le tout rend justice à l'une des formations les plus excitantes du passé ou du présent, tant en studio qu'en live. Du grand jazz.

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