This Silence Kills

Chronique

Dillon fait partie de ces artistes que l'on aimerait aimer. Mystérieuse avec sa moue de madone boudeuse sur la pochette de son premier album, Dillon fait d'emblée montre d'une volonté artistique. Presque trop comme le révèle le contenu inégal de This Silence Kills son premier album.

A la fois grave et enfantine, la voix de Dillon séduit autant qu'elle hérisse, comme celle d'une gamine qui chanterait à tue tête des comptines à longueur de journée. Car This Silence Kills manque cruellement de vraies mélodies, de vraies chansons, tant les arrangements minimalistes au piano et leurs habillages de trames electro sont pauvres et soutiennent à peine la voix.

Les références se bousculent qui sont toutes en la défaveur de la pauvre Dillon, décidément pas sur cet album à la hauteur de Lykke Li, Soap&Skin, ou Emilie Simon. Si les débats sont plutôt bien engagés avec « This Silence Kills » et « Tip Tapping », la répétitivité vient vite fatiguer l'auditeur qui se trouve en plus irrité par une voix qui tourne trop souvent au gémissement.

En plus, mademoiselle Dillon ferait bien de convoquer ses gènes brésiliens pour apprendre ce que rythme veut dire, douze titres de cet acabit étant épuisants pour les nerfs. D'ailleurs « Abrupt Quality » le dernier titre de l'album et le plus electro s'avère l'un des plus réussis, justement parce qu'il possède une rythmique digne de ce nom.

A trop vouloir se donner une carrure d'artiste avec un grand A, Dillon gâche les espoirs de son premier titre electro de 2008 « C Unseen Sea » et endosse un costume qui ne lui va pas. This Silence Kills n'est un album prometteur que si Dillon promet de changer, et de faire que l'on puisse enfin la chérir en toute quiétude.

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