Police In Helicopter

Chronique

Le crack du rocksteady et caïd du lovers rock John Holt a toujours possédé une voix merveilleuse qui lui a permis de triompher dans ces deux genres antérieurs au reggae proprement dit. Malheureusement, cet organe exceptionnel l'a aussi conduit - au point d'y sombrer - vers des succès faciles sur la scène pop anglaise, quand ce n'est pas vers la plus collante des variétés internationales.

En quête de rédemption et surtout en perte de vitesse, John Holt décide en 1983 d'afficher sa foi en Jah Rastafari et d'arborer les dreadlocks. Peu importent les raisons de cette soudaine profession de foi, John Holt signe au passage son meilleur album de reggae.

Aidé par Roots Radics, John Holt assène un reggae roots de bonne facture avec « Police in Helicopter » qui le fait passer dans le camp des rebelles d'un revers de chalice. Cet éternel charmeur ne peut toutefois s'empêcher d'emprunter au dancehall naissant un « Last Train » un peu léger, « Fat She Fat » a lui aussi un penchant dansant même s'il glorifie le port - récent - des dreads. 

L'indolent « Sugar & Spice » rappelle le rocksteady et reste moins appuyé rythmiquement qu'un véritable reggae. Pour tout dire, Police in Helicopter serait un album moyen pour beaucoup d'artistes de l'île. Par la grâce de la voix de John Holt, il devient un disque recommandable. C'est ça la beauté de la rédemption. 

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