Maloya Power

Chronique

Le maloya est assez injustement peu connu en Métropole. Il est pourtant inscrit depuis 2009 au patrimoine mondial immatériel de l'UNESCO, et mériterait à coup sûr une plus large diffusion. Issu des apports créoles et africains, le maloya est à l'origine la musique des esclaves travaillant bien malgré eux dans les plantations de canne à sucre de La Réunion.

Lindigo représente le courant actuel de cette musique basée principalement sur les voix, les percussions locales, et l'accordéon, ce commode piano du pauvre. Aidé par Fixi de Java, Lindigo sort avec Maloya Power son album le plus abouti. Fixi a aidé les réunionnais à canaliser leur fougue naturelle. Résultat, la pulsion présente sur Maloya Power ne se dilue pas, ne s'essouffle pas.

Le rythme ne faiblit pas et les percussions démoniaques de Lindigo habitent « Domoun », « Joanes », ou « Beleza » où le berimbau brésilien vient donner un coup de main aux sonorités de l'Océan Indien. Notons au passage que cet apport n'a rien de gratuit, les esclaves amenés à La Réunion partagent des origines communes avec ceux emmenés au Brésil, à savoir le Mozambique et Madagascar.

Musique de rébellion, de résistance à l'oppression et à la servitude, le maloya fait gronder ses tambours à l'heure ou les indignés et les anonymes se lèvent sur la terre entière. Et où La Réunion s'embrase durant l'hiver 2011/2012 de manifestations aux airs d'émeutes.

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