Lwaldine : Hymne aux parents

Chronique

Takfarinas c'est d'abord une voix d'une amplitude et d'une tessiture exceptionnelles. Le chanteur algérien passe de l'aigu au grave avec une facilité déconcertante, il sait exprimer la rage comme moduler des gazouillis d'amour propre à faire fondre les coeurs comme des sorbets à la rose.

Lwaldine - Hymne aux Parents c'est toute l'indomptable énergie des rythmes orientaux, c'est ce mélange réussi par Takfarinas entre la tradition des chants berbères et kabyles et la modernité d'orchestrations propres à la danse. Le natif de la banlieue d'Alger ne dédaigne pas un détour par le rap, avec la participation de El Matador pour « Assirem - L'espoir » qui parle d'une jeunesse tiraillée entre amour du pays et envies d'exils incertains. 

« Chouya Chouya » et « Rosa Rosa » avec Arezki Amziane font se lever tous les convives et retentir les youyous des femmes pour se lancer dans une fête sans fin. Usant volontiers d'un ton gouailleur, Takfarinas est un véritable maître de cérémonie, un descendant des marlous de la casbah d'Alger la Blanche. Sa version de « Ne me quitte pas » de Jacques Brel transforme le classique francophone et magnifie ce chant d'amour venu des tripes.
Takfarinas revient à la chanson avec « Lwaldine - Hymne aux Parents » dont il est regrettable de ne pas saisir les paroles. « Incha Allah - Si Dieu le veut » avec sa chorale d'enfant et son violon triste rappelle que Dieu est amour et tolérance et non intégrisme et déchirement. 

En ces jours de révolutions démocratiques dans les pays arabes, Takfarinas montre encore une fois avec brio que la modernité ne tue pas la tradition. Les artistes ont toujours été un vecteur d'évolution pour les société, Takfarinas sait conjuguer parfaitement les préoccupations sociales et l'indispensable besoin de fête et de plaisir. Bravo l'artiste.



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