Everything I Own

Chronique

Certainement la pièce maîtresse de l’œuvre du chanteur de Kingston, Everything I Own est paradoxalement bien plus connu en raison de sa reprise du titre par l’Anglais Boy George, à la fin des années 80 que pour sa version originale.

Enregistré et produit en partie en Angleterre par l’obscur Webster Shrowder, le titre phare n’est en fait même pas l’œuvre de Ken Boothe. Il s’agit d’une reprise d’un texte écrit par David Gates et interprété par Joe Stemps et les Kendalls en 1972 avant que Ken Boothe n’en fasse un tube, première place du hit parade le 1er octobre 1974. Avec sa voix de velours, caressant les notes tel un crooner soul, il fait de cette chanson une déchirante histoire d’amour, une ode soul posée et voluptueuse.
On trouve sur cet album une douzaine de morceaux résultants de deux sessions distinctes et de deux producteurs différents. Huit chansons ont été enregistrées à Londres au studio Chalk Farm et quatre autres titres enregistrés et produit en Jamaïque par Lloyd Charmers avec lequel il signera les plus grands tubes de sa carrière.

Surprenant, on trouve sur Everything I Own l’adaptation de « Impossible Dream », extraite d’une comédie musicale sur Don Quichotte (datant de 1965), Man Of La Mancha, adapté par la suite au cinéma avec Peter O’Toole et Sophia Loren en 1972. Ce titre a également été interprété par Frank Sinatra et Jacques Brel.

Encore plus fort, on trouve aussi « Speak Softly Love », reprise reggae du thème culte du film Le Parrain composé par Nino Rota. Ken Boothe et sa superbe voix transforme ce classique de l’imaginaire mafieux en ballade à la rythmique langoureuse.
A noter que Everything I Own ainsi que neuf autres LP’s de Ken Boothe ont connus une sortie tardive en France en 1979 en raison d’un contrat de distribution passé entre Trojan Records et Pathé Marconi.

©Copyright Music Story 2015