Everest

Chronique

Plus que tout autre, Girls in Hawaii a été touché par la disparition brutale d'un des siens en mai 2010. Composé à l'origine de deux frères et de leurs amis, Girls in Hawaii possédait une structure d'essence familiale qui fut fragilisée par ce drame. D'autant que le défunt Denis Wielemans était le frère du guitariste et chanteur Antoine Wielemans.

C'est pourtant lui qui décide, en compagnie de Lionel Vancauwenberghe, de reprendre le flambeau et de monter une nouvelle incarnation de Girls in Hawaii. Everest apparaît alors comme un symbole des sommets de tristesse que les deux hommes ont dû surmonter pour parvenir à cette résurrection artistique. Il apparaît aussi comme une métaphore de ces épreuves que nous devons surmonter pour vaincre les hauteurs et nous surpasser dans notre existence.

Ces thèmes un rien métaphysiques se retrouvent dans les chansons d'un disque lumineux comme un matin dans la vallée de Pokara au Népal. La progression implacable de « Mallory's Height » parle justement d'un alpiniste disparu au sommet de l'Everest en 1924. L'enjoué « We Are the Living » célèbre la vie et les vivants. Beaucoup plus introspectif, « Here I Belong » parle des racines, de l’importance de toujours se souvenir d'où l'on vient et qui l'on est. Les synthétiseurs de « Not Dead » sonnent comme un déni face à l'inconcevable d'une disparition soudaine.

Girls in Hawaii est parvenu à dépasser son chagrin pour renaître artistiquement avec Everest. Une vraie leçon de vie et un album à la délicatesse fragile et réellement envoûtante.

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