Djaliya

Chronique

Forcément, ceux qui ont été séduits par les deux précédentes rencontres entre Ablaye Cissoko et Volker Goetze vont applaudir à la sortie de Djaliya qui constitue donc le troisième volet de ce qui est en train de devenir une oeuvre commune à part entière. Cette fois un troisième lascar participe à une bonne partie de l'aventure avec la présence du percussionniste et pianiste François Verly sur six des neuf pistes de l'album.

Ce nouveau participant ajoute sa touche à une trame désormais bien connue où les vingt-et-une cordes de la kora d'Ablaye Cissoko enveloppent de leurs notes cristallines les interventions de la trompette de Volker Goetze. Ce nouveau disque raconte une histoire, celle de la caste des djéli ces griots qui accompagnaient les rois-guerriers d'Afrique de l'Ouest et dont descend Ablaye Cissoko.

Djaliya n'est cependant pas tourné vers le passé et donne aussi sa vision de l'Afrique actuelle avec « Politiki ». Ablaye Cissoko et Volker Goetze dénoncent aussi les guerres et les conflits incessants avec « N'a Banco » ou parlent de la douleur de l'exil sur « Souma Mamone ». La musique des deux hommes a décidément un sens, elle appelle au partage et à la rencontre là où tout est de plus en plus placé sous le signe de la division.

Devenus un rendez-vous régulier, les disques d'Ablaye Cissoko et Volker Goetze constituent certainement l'une des plus belles rencontres entre jazz contemporain et tradition africaine. Au point de devenir de nouvelles références en la matière.

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