Bruckner: Symphony No. 7

Chronique

Sans atteindre l’extase mythique (qu’il ne cherche d’ailleurs peut-être pas) des grands chefs brucknériens d’autrefois comme Jochum, Schuricht, Wand, Haitink ou Karajan, le Français François-Xavier Roth, très courtisé depuis quelque temps, nous livre une interprétation ductile, souple et assez lumineuse de cette grande œuvre. Il sait en construire la vaste architecture sans jamais perdre la vue de l’ensemble, avec un grand sens des nuances ainsi que des tempos assez rapides qui peuvent dérouter, dans une vision objective excluant tout romantisme.

À la tête de l’Orchestre du Gürzenich de Cologne depuis 2015, Roth a développé le répertoire de cette célèbre phalange créée au milieu du XIXe siècle qui fut dirigée par une grande lignée de chefs prestigieux, dont Günter Wand qui a fait entrer la musique de Bruckner dans son ADN. Dédiée au roi Louis II de Bavière, la Symphonie n° 7 reste une des plus populaires de Bruckner. Ses thèmes wagnériens n’enlèvent rien à son originalité et sa hauteur de vue en fait une des expressions les plus accomplies du grand art de Bruckner.

Pour cet enregistrement capté lors de deux concerts donnés à Cologne en décembre 2019, François-Xavier Roth a choisi l’édition de Leopold Nowak, dans sa troisième révision, avec le coup de cymbales tant attendu lors du climax de l’Adagio. Mis à part ce moment crucial, la Septième Symphonie est beaucoup moins concernée que certaines de ses sœurs par les différences textuelles entre les versions critiques qui sont ici assez minimes. © François Hudry/Qobuz