Alone (Ténéré)

Chronique

La situation des Touaregs qui n'était déjà pas fameuse au Mali, s'est encore trouvée dégradé par le soutien de certains d'entre eux aux jihadistes et aux salafistes depuis 2012. Vétérans de la rébellion des années 1990, Sanou Ag Ahmed et Kedou Ag Ossad savent que la situation de leur peuple nomade est plus que jamais en danger et l'expriment sur Alone.

Le credo de Terakaft a toujours été de remplacer les kalachnikovs par les guitares, ce qu'il fait d'autant mieux que c'est Justin Adams qui fournit les munitions. Lui même guitariste - et aux côtés de Robert Plant s'il vous plaît - Justin Adams est aussi un grand connaisseur du blues africain et de la musique africaine en général. L'intendance est parfaite pour servir de base arrière à un album résolument offensif.

Terakaft accélère le rythme et passe du blues au rock africain dès le martial « Anabayou ». Des percussions guerrières qui se retrouvent aussi sur « Tafouk Tele » et qui donnent à ces deux morceaux des allures de course-poursuite effrénée dans le désert à bord de l'un de ces pick-up surmontés d'une mitrailleuse. Terakaft n'est pas que belliqueux, il sait s'offrir une tranche de danse hypnotique avec « Karambani » ou « Tafouk Tele (Dance Mix) » qui se rapproche d'une pulsation deep house.

Terakaft brandit ses armes au lieu de les poser, infatigable guérillero du blues il intensifie son combat avec Alone. Le groupe franchit un cap et sa musique à la fois immédiate et sophistiquée peut séduire autant les amateurs de rock que ceux d'electro ou de world music. Une autre façon de défendre la cause de son peuple.




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