Afterglow

Chronique

Lorsque l’on pense super groupe le nom de Cream vient immédiatement à l’esprit, celui des Them Crooked Vultures également. Les Black Country Communion s’inscrivent dans cette logique puisque rappelons-le y officient quatre musiciens dont les CV résument en quelque lignes quatre décennies de musique rock, à savoir : le guitariste Joe Bonamassa, le batteur Jason Bonham, Derek Sherinian au synthé et le bassiste Glenn Hughes.

Il est d’ailleurs étonnant que ce concept de pointures associant leur savoir-faire se rencontre plus volontiers dans le heavy metal que dans n’importe quel autre style de musique car les Black Country Communion nous proposent avant toute autre chose.

Du rock version costaud mâtiné de 12 mesures mais aimant s’en émanciper pour mieux survoler les vastes étendues désertiques qui les entourent. Leur nom est d’ailleurs une référence à cet horizon grisâtre qu’était la région minière anglaise (géographiquement parlant, au centre ouest de la perfide Albion) d’où est originaire Glenn Hugues. Ayant rêvé du soleil Californien depuis son plus jeune âge, ce n’est pas aujourd’hui qu’il y est installé qu’il va se reposer. Il reste le principal artisan du groupe et a écrit ou coécrit tous les titres de ce troisième album, même s’il est vrai que Joe Bonamassa a tellement de projets annexes qu’il n’a pas trop de temps à consacrer à ce groupe ci.
 
Cela commence avec un titre surprenant voire excentrique, « Big Train » qui alterne les changements de rythmes et les ambiances avec parfois quelques réflexes d’efficacité maiss auquel on ne parvient à s’accoutumer qu’au bout de plusieurs écoutes. Alors que le deuxième titre « This Is Your Time » est beaucoup plus carré et traditionnel dans sa construction, un blues huileux et puissant pourrions nous résumer, avec bien évidemment quelques tentations à la Robert Plant côté chant. Mais puisqu’il faut toujours emmener l’auditeur plus loin, le morceau suivant « Midnight Sun » louchera énormément vers les Who du début des années 1970.

Trois chansons et presque trois facettes d’un même personnage, bien sûr il y a toujours cette empreinte Led Zep’ en toile de fond, surtout sur le morceau titre « Afterglow » par exemple ou dans la manière de chanter pour « The Circle » et lorsqu’il y a des envies de ZZ Top « Cry Freedom » ou des périodes d’accalmies « Confessor », on sent que l’empreinte du géant est tatouée quelque part dans leur cœur et qu’elle ne s’effacera jamais.

Les BCC livrent un album de rock et on ne sait au fond s’il est anachronique ou au contraire éternel mais peu importe la posologie, seul le résultat compte. Cette grosse claque que l’on se prend irrémédiablement à l’écoute.

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