Le grand pianiste russe Nikolai Lugansky jouera le Concerto pour piano n°3 de Rachmaninov lors d’un récital parisien le 17 octobre à la Salle Pleyel, jour de sortie de son album Liszt.

Lundi 17 octobre, Nikolai Lugansky est en récital parisien sur la scène de Playel. Le grand pianiste russe se lancera dans le Concerto pour piano n°3 de Rachmaninov aux côtés de l’Orchestre National de Russie dirigé par Mikhail Pletnev. Egalement au programme de ce concert, Pelléas et Mélisande de Sibelius et la duite du Lac des cygnes de Tchaïkovski.

Cette escale parisienne de Lugansky coïncide avec la sortie de son nouvel album, chez Naïve. Un disque consacré à Liszt.

Ce programme de Pleyel concocté par Pletnev, chef fondateur de l’Orchestre National de Russie en 1990, se place sous le signe de la narration symphonique. Dans sa musique de scène pour Pelléas et Mélisande, composée en 1905, Sibelius crée une suite d’atmosphères autour des lieux et des personnages, fidèle en cela au chef-d’œuvre symboliste de Maeterlinck. Au contraire, musique de ballet, le Lac des cygnes de Tchaïkovski développe du conte des moments d’action bien identifiés à des formes musicales (valse, czardas, mazurka…). Enfin, même si leur propos est avant tout un développement virtuose du célèbre Caprice en la mineur de Paganini, le Concerto pour piano n°3 de Rachmaninov n’en portent pas moins un certain parcours dramatique – avec ce thème obsédant du Dies Irae qui y résonne…

Il est toujours bon de railler voire maudire les listes soi-disant définitives et autres Top 10 ultimes, à juste titre souvent, il n’empêche que Nikolai Lugansky loge régulièrement au sommet de l’inventaire des pianistes russes actuels… Son professeur Tatiana Nikolaïeva disait de lui qu’il était « le prochain grand »… Aujourd’hui, une vingtaine d’albums sous le bras, l’adjectif « grand » est un euphémisme lorsqu’on évoque ce nom de Lugansky, et chaque instant musical avec le Moscovite âgé de 38 ans, au disque comme sur scène, est toujours un événement…

En publiant au printemps 2010, sur le label Onyx, un bel album Chopin, axé autour de la Sonate pour piano n°3 en si mineur, op. 58, le pianiste délaissait ce Rachmaninov qui lui colle (si bien d’ailleurs) à la peau.

Depuis désormais plusieurs années, Nikolai Lugansky s'est imposé au niveau international à la scène comme au disque. Maître et serviteur du clavier, il est un interprète russe dans la meilleure acception du terme, avec tout ce que cela implique de grandeur expressive, poétique, de fiabilité technique et d'aisance musicale. Une infinie palette pour servir Chopin, Beethoven, Prokofiev, Sibelius, les romantiques, les Français – Debussy, Ravel, Franck – et bien sûr Rachmaninov, compositeur vénéré par dessus tout.

Brillant héritier de la grande école russe, Lugansky semble surgi d'un autre âge. Sa noblesse innée et son brio incandescent en font l'archétype du virtuose, le vrai. Celui dont la technique à toute épreuve ne sacrifie jamais l'expression, chez qui la profondeur d'âme l'emporte toujours sur la poudre aux yeux. Lumineux, précis et coloré, s'enflammant sans s'abandonner jamais, son chant se tient en équilibre entre l'intime et le sublime. L'art du clavier bien tempéré.

Né à Moscou le 26 avril 1972, fils de deux scientifiques russes, Nikolai Lugansky commence l'étude du piano à l'âge de 5 ans. Deux ans plus tard, il rentre à l'Ecole centrale de musique de Moscou, où il étudiera pendant cinq ans avec Tatiana Kestner, puis pendant neuf ans avec Tatiana Nikolaïeva. Il finit alors ses études au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou sous la direction de Sergueï Dorenski. En 1988, il remporte la médaille d'argent du 8e Concours international Bach de Leipzig ; puis en 1990, le second prix du Concours Rachmaninov de Moscou. Lors de l'académie d'été du Mozarteum de Salzbourg de 1992, il se voit décerné un prix spécial de « meilleur pianiste ». En 1994, il remporte le second prix du prestigieux Concours international Tchaïkovski de Moscou (cette année-là aucun premier prix n'est accordé).

Lugansky partage ses concerts entre récitals pour piano, musique de chambre (en particulier avec ses compatriotes Boris Berezovsky, Vadim Repin, Mischa Maisky, Alexandre Kniazev et concerti pour piano. Ses compositeurs de chevet sont Rachmaninov (qu'il considère comme son père spirituel) et Chopin. Mais son répertoire comprend également des œuvres de Bach, Mozart, Beethoven, Brahms, Debussy, Liszt, Nikolaïeva (son professeur pendant neuf ans), Prokofiev, Schubert, Schumann, Scriabine et Tchaïkovski.

Le site officiel de Nikolaï Lugansky

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