Entre le doux farniente de « La Madrague » et la liberté insolente de « Harley Davidson », Brigitte Bardot incarne une chanson pop française à plusieurs facettes, comme elle. Alors que France 2 diffuse en ce moment la mini-série « Bardot », qui revient sur ses débuts dans le cinéma, Qobuz dresse le panorama de la carrière de la Brigitte Bardot chanteuse.

Brigitte Bardot est la déesse Aphrodite du XXe siècle, le mythe qui attire les regards. Sans cesse, et jusqu’à saturation. Dans Moi je joue, l’ouvrage de Dominique Choulant et François Bagnaud publié chez Flammarion, les auteurs rapportent cette anecdote édifiante de Marcel Amont : lors du tournage de La Mariée est trop belle de Pierre Gaspard-Huit au milieu des années 50, BB partait parfois se rafraîchir dans la Dordogne entre deux prises, serviettes sous le bras et en petite tenue. Le chanteur fantaisiste – qui jouait alors le rôle d’un photographe – raconte que toutes les personnes présentes sur le plateau ne pouvaient la quitter du regard, « le souffle suspendu », jusqu’à ce qu’elle soit hors de leur vue. En 1973, à 38 ans, Bardot quitte la scène artistique, sans doute fatiguée de ces regards insistants d (surtout ceux, plus harcelants, des paparazzis). Et c’est peut-être aussi pour échapper à ces regards qu’elle a flirté avec la chanson, là où sa plastique n’était plus requise et où sa voix était son seul organe « visible » (si l’on excepte sa présence dans des Scopitones). Selon Choulant, « Brigitte Bardot chantait pour s’amuser, de distraire, se détendre. Elle ne cherchait pas à faire une carrière dans la chanson. Elle avait donc une place à part. Non pas sous le soleil des projecteurs, mais sous le soleil de Saint-Tropez. Ses disques étaient des cartes postales. »

Créez un compte gratuit pour continuer à lire