Derrière les succès internationaux de Bob Marley, Jimmy Cliff ou Shaggy à une autre époque, la scène locale jamaïcaine est toujours restée foisonnante, se renouvelant sans cesse et chassant une star par une autre. Qobuz vous fait découvrir 10 héros locaux du reggae jamaïcain qui sont passés trop souvent sous le radar du grand public.

Tanya Stephens

La diva du dancehall. Arrivée dans le game au milieu des années 90, en même temps que les deux autres “queens” Lady Saw et Ce’cile, Tanya Stephens s’est vite fait une place avec son ton nasillard et ses lyrics inspirants, qui l’ont toujours placée au-dessus de la mêlée des songwriters jamaïcains. N’hésitant pas à bousculer le machisme des toasteurs de Kingston, luttant contre l’homophobie et pour le respect des femmes, elle n’a jamais laissé sa langue dans sa poche, déclarant notamment “n’avoir jamais été challengée par un homme en termes de composition”. Après un premier album réussi, Big Things a Gwaan en 1994, qui contient notamment un featuring avec Yami Bolo sur une reprise du Tom's Diner de Suzanne Vega, elle fait sensation en 1996 avec You Nuh Ready For Dis Yet, son premier vrai hit, sur le riddim Joyride signé Dave Kelly, l’un des producteurs le plus en vue des années 90, passé par le label Penthouse de Donovan Germain avant de créer son propre Madhouse Records. Après un détour en Suède au début du nouveau millénaire pour un album de pop/folk Sintoxicated, Tanya Stephens revient au dancehall sur Gangsta Blues en 2006, avec des titres signés Bobby Digital et Fatis Burrell, les grands noms des studios de Kingston. L’album est pourtant tiré par un morceau produit par des Allemands, It's a Pity, tube qui fera le tour du monde, sur le Doctor's Darling Riddim de Seeeds, une version boostée aux hormones du Night Nurse de Gregory Isaac.

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