En mars 1966, un jeune compositeur polonais de 32 ans, un certain Penderecki, éblouit la planète musicale de sa Passion selon saint Luc. A retrouver ce soir samedi 21 septembre en direct de la [Salle de concerts numérique->http://www.digitalconcerthall.com/tickets/?a=qobuz&c=true]

On a peine à imaginer que la Passion selon saint Luc de Krzysztof Penderecki est l'?uvre d'un jeune compositeur de 32 ans, encore assez peu connu en cette année 1966 ; par contre, on comprend volontiers qu'une fois créée la Passion en Allemagne, Penderecki soit devenu du jour au lendemain une star incontournable de la planète musicale. Certes, en ce temps-là, le dodécaphonisme et le sérialisme semblent quasi-obligatoires, et Penderecki n'hésite pas à s'en saisir... mais à sa manière très personnelle. Sans accepter aucun dogme immuable, il utilise certes des séries mais ne s'interdit aucun accord tonal ou quasi-tonal dès lors qu'il lui semble servir son propos musical. Résultat : un ouvrage profondément émouvant, souvent poignant, totalement irrésistible y compris pour les mélomanes les moins férus de musique contemporaine. Impossible de résister à ce déluge d'idées sonores, d'inventions vraiment inouïes, de tournures orchestrales radicales et superbes, à ces amas de voix déchirées, à ces interjections déchirantes. Avec un peu d'oreille, on pourra aussi entendre le motif B-A-C-H sournoisement glissé de ci, de là, évidente allusion aux deux grandes s?urs de l'impérissable Jean-Sébastien.

Le taureau de saint Luc, peinture murale sur l'église de Montferrand-du-Périgord

La Passion selon saint Luc de Penderecki fut un succès immédiat et retentissant ; gageons que certains concurrents compositeurs aient pu concevoir quelque amertume de voir ce jeunot leur couper l'herbe sous le pied, avec leur propre faux qui plus est. C'est tout simplement la marque du grand génie, plutôt que celle du trublion prétentieux et sentencieux qui énoncerait des théories et tenterait de les imposer par la terreur... noooon, non, on ne citera personne ! Toujours est-il que ce concert du Philharmonique de Berlin, sous la direction d'Antoni Wit, et retransmis en direct de la Philharmonie de Berlin ce soir samedi 21 septembre à 20h dans la Salle de concerts numérique, est l'un des grands moments de cette saison 2013-2014 qui pourtant ne manque pas d'événements saillants. Pour ceux d'entre vous qui soiuhaiteraient découvrir l'ouvrage avant de le voir diffusé en direct, nous ne pouvons que conseiller l'enregistrement réalisé par Penderecki lui-même.

La saison complète 2013-2014 du Philharmonique de Berlin, sujette à d'éventuelles petites modifications dont nous vous tiendrons informés au jour le jour

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Les archives de la Salle de concerts numérique, soit 212 concerts à ce jour.

Penderecki, Passion selon saint Luc, dirigée par le compositeur