Pour son 12e album produit par Woodkid, la star s'est entourée d'un joli casting dans lequel on croise notamment Aaron, Archive et Moby...

Un peu comme Le Jeune homme nu assis au bord de la mer d’Hippolyte Flandrin conservé au Louvre, Mylène Farmer (ou plutôt sa version modélisée) est recroquevillée en position fœtale sur la pochette de son douzième album, L'Emprise. Si la solitude est le point commun entre les deux œuvres, elle recouvre une signification particulière chez la chanteuse. Dans ce disque à la fois electro et symphonique, c’est l’isolement provoqué par le phénomène d’emprise que l’interprète de Maman a tort et Désenchantée dénonce avec force. « Toi et ton double, ami / Retourne en enfer », chante-t-elle dans À tout jamais, l’un des titres phares de L’Emprise. Et dans le morceau franco-anglais Do You Know Who I Am, la poésie typique de Mylène Farmer se convertit en conseils avisés envers les victimes : « Il ne faut pas s’oublier, ne jamais s’oublier, il ne faut pas s’effacer, ne jamais s’abîmer ».

Mylène Farmer feat. @AaRONofficial - Rayon vert (Clip officiel)

Mylène Farmer

Pour contrer la violence de l’emprise, Mylène Farmer trouve refuge dans ses rêves aériens (Ode à l’apesanteur) et son éternel goût pour le romantisme noir (Que je devienne…, ponctué par d’angoissantes cloches d’église). Comme six autres titres de l’album, ce Que je devienne… est composé et produit par Woodkid. Le moins qu’on puisse dire c’est que le musicien et réalisateur français n’a pas cherché à s’éloigner de l’image théâtralement mélancolique qui colle à la peau de la star depuis plus de 30 ans. Bien au contraire. Outre ces sons de cloches, Woodid a versé dans ces chansons de larges louches de cordes dramatiques (Que l’aube est belle, Invisibles) et de phrases mélodiques plaintives (D'un autre part). A côté de ces drôles d’objet qui flirtent parfois avec l’auto-parodie, l’album comprend d’autres collaborations plus inattendues : le son très rock alternatif et nocturne d’Aaron (Rayon vert), l’exigence d’Archive (Ne plus renaître) et surtout l’optimisme vibrant de Moby, lequel apporte un peu de sang neuf à cette Emprise (Rallumer les étoiles).

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