Parmi les monstres sacrés du rap américain, peu parviennent à être encore pertinents en 2022. Nas est une denrée rare. Depuis qu’il a entamé sa série d’albums King’s Disease, voici le vétéran revitalisé, décomplexé. Le troisième volet qui vient de paraître est, comme ses deux prédécesseurs, conçu en étroite collaboration avec le producteur Hit-Boy. Ce dernier fait dans le choral, multiplie les couches, s’approche de l’acoustique tout en conservant une esthétique old school, équilibre bien illustré par le titre Legit, sur lequel Nas questionne la notion de légitimité. Même les légendes ne peuvent se contenter de leurs lauriers passés.
Nas - King's Disease III
NasPour rester légitime, donc, le rappeur se tue à la tâche, varie les rythmiques de ses flows, se frotte aux basses gong sur 30, formidable titre qui montre deux protagonistes en osmose, également hommage aux précédents architectes des albums de Nas, DJ Premier ou Pete Rock en tête.
Nas - Thun (Explicit Video)
100% Hip HopLe groove est lourd sur Recession Proof, suave sur Reminisce, inquiétant sur le politique Don’t Shoot, libre et jazz sur Get Light… Et toujours, Hit-Boy brille sans prendre le dessus sur son vocaliste. C’est ce que l’on appelle la justesse.
