Le grand chef d'orchestre Wolfgang Sawallisch s'éclipse...

Il était considéré comme l'un des plus grands chefs de l'après-guerre. Wolfgang Sawallisch s'est éteint dans sa maison de Grassau, en Bavière, à 89 printemps... Le pharmacien : c’est le sobriquet qu’on lui donna à la Scala de Milan en raison de son visage austère et ses lunettes mais aussi de sa précision du détail. Une facette d’humilité qui restera liée à sa personnalité, lui grand serviteur de répertoires aussi charismatiques que ceux de Strauss et Wagner. La grande Elisabeth Schwarzkopf avec qui il travaillera disait de lui : « Il ne se prend jamais pour une star. Il veut juste faire de la musique sans entrave. C’est une sensation merveilleuse. Comme si vous étiez en privé… » Très jeune, Sawallisch attire l’attention pour son style (« Sa battue est aussi claire et simple que celle de Knappertsbusch », dira Walter Legge). Le succès suit, d’abord à la Philharmonie de Berlin ainsi qu’au prestigieux Festival de Bayreuth où il sera l’un des plus jeunes chefs à diriger. Le succès ne lui monte pourtant guère à la tête et il refuse des offres venant du Metropolitan Opera de New York et du Staatsoper de Vienne, déclarant ne pas avoir assez d’expérience ! Un choix d’autant plus osé pour son avenir que les invitations proviennent alors d’Herbert von Karajan pour Vienne et Rudolf Bing pour New York... C’est l'Opéra d’État de Bavière qui restera LA maison de Sawallisch. Directeur musical des lieux de 1971 à 1992, il y dirigera plus de 1150 représentations ! Notamment toute l’œuvre de Strauss (à l’exception de Salome). Bien qu’elle fût cantonnée à la musique de chambre et aux récitals de lied, l’activité purement pianistique du maestro bavarois fut elle aussi d’un haut niveau. Sawallisch accompagnera notamment Elisabeth Schwarzkopf, Hermann Prey, Dietrich Fischer-Dieskau, Margaret Price et Thomas Hampson, et jouera au piano l’intégralité du premier acte de Die Walküre, un soir de 1993, lorsqu’une tempête de neige empêcha l’orchestre de Philadelphie d’être présent ! Deux vidéos pour rendre hommage à ce géant : un War Requiem de Britten (avec Fischer-Dieskau), capté le 7 mai 1979 à Tokyo, pour sa baguette, suivi de Mondnacht de Schumann, en 1974 (encore avec Fischer-Dieskau !) pour son piano:

Britten: War Requiem, Op. 66 - VI. Libera Me, Conductor: Wolfgang Sawallisch

chia79210

Mondnacht

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