Après l’inauguration, le 13 novembre dernier, du cycle de l'Ircam autour du quatuor avec les Danel qui parachevèrent un vaste travail de recherche entrepris par Florence Baschet et les équipes de recherche de l'Ircam sur le quatuor "augmenté", c’est au tour du Quatuor Diotima d’offrir le programme Quatuor II : Incipit. Jeudi 5 février, à Paris à l’Ircam, l’ensemble jouera des œuvres de Brian Ferneyhough et Frédéric Durieux.
Le genre du quatuor à cordes jalonne toute l'évolution de Ferneyhough. Son premier essai, intitulé Sonatas pour quatuor à cordes en souvenir de la sonata vénitienne des Gabrieli, conserve la force expressive et déductive qui frappa tous les auditeurs lors de la création en 1975. Passionné alors par Webern et par les Fantasias de Henry Purcell, Brian Ferneyhough parvenait à élaborer une œuvre-archipel de 45 minutes à partir d'un élément réduit.
Comment générer un processus complexe à partir de figures très simples ? Cette question formelle est aussi l'enjeu de la création mondiale de Frédéric Durieux, Here, Not There - A Tribute to Barnett Newman, commande de l'Ircam et du Printemps des Arts de Monaco, qui intègre dans ses catégories d'écriture, l'électronique : entrée d'un autre compositeur dans « l'épreuve » du quatuor !
Fondé en 1996 par des lauréats des conservatoires de Paris et Lyon, le Quatuor Diotima joue des œuvres contemporaines ainsi que les classiques de la fin du XXè siècle dans le contexte du répertoire « habituel » pour le quatuor à cordes de Haydn à Bartók.
Diotima a reçu le premier prix du concours de la FNAPEC à Paris en 1999, et le prix pour la musique contemporaine au concours de Londres en 2000. Cette même année, à l'invitation de Proquartet, ils ont entamé une résidence au Centre Européen de Musique de chambre de Fontainebleau. Le nom du quatuor rend hommage au quatuor de Luigi Nono, Fragmente Stille, an Diotima, affirmant ainsi leur engagement en faveur de la musique de notre temps, qu’ils souhaitent présenter, chaque fois que cela est possible, dans le contexte du répertoire classique et romantique du quatuor à cordes.
Depuis sa création, les Diotima se sont produits sur la scène internationale ; ils ont joué dans la plupart des festivals et séries de concerts européens les plus importants comme l’Auditorium du Louvre, la Cité de la Musique, la Philharmonie de Berlin, le Konzerthaus de Berlin, Musica à Strasbourg, Ars Musica à Bruxelles, Musica Nova à Helsinki, Archipel à Genève, la fondation Gulbenkian de Lisbonne, le festival d’Huddersfield, le festival d’automne de Budapest, New Music de Stockholm, au CDMC de Madrid, et au Centre Acanthes de Metz. Plusieurs tournées les ont emmenées au Japon, aux Etats-Unis, en Amérique du sud au Mexique ainsi qu’en Asie (Chine, Corée, Taiwan).
Ils ont donné les premières de nombreux compositeurs comme Pauset, Dillon, Kyburz, Durand, Lévinas, Mochizuki, Durieux et Posadas.
Le premier CD du Quatuor Diotima, Reigen seliger Geister d’Helmut Lachenmann couplé avec Fragmente-Stille, an Diotima de Nono avait reçu le Coup de cœur de l’Académie Charles Cros ainsi qu’un Diapason découverte. En 2004, ils ont même reçu un Diapason d’or de l’année décerné par le magazine Diapason pour cet enregistrement. Chez Alpha, ils ont gravé deux quatuors de Janacek ainsi que les quatuors méconnus de Lucien Durosoir.
En 2009, les Diotima enregistreront quatre albums. L'un sera consacré au compositeur français George Onslow (chez Alpha), et les trois autres à la musique contemporaine : l'Espagnol Alberto Posadas (chez Kairos), l'Israélienne Chaya Czernowin (chez Wergo) et l'Allemand Dieter Schnebel (chez Neos).