Du 19 au 26 septembre 2012, la Cité de la Musique propose un cycle de concerts consacré à la musique de Bach et de Kurtag avec, parmi les interprètes, l'Ensemble Intercontemporain, Pierre-Laurent Aimard et le Quatuor Keller.

Si l'association de Bach et de Kurtag dans une même programmation peut paraître étonnante, elle se fait pourtant naturellement à la Cité de la Musique à Paris du 19 au 26 septembre.

Gyorgy Kurtag a été très influencé par le compositeur allemand. Il a notamment transcrit pour piano des partitions du Cantor de Leipzig, qu'il interprète en les alternant avec ses propres compositions intitulées Jatekok (Jeux). Ces dernières seront jouées le 22 septembre par lui-même et sa femme, la pianiste Marta Kurtag.

Le 19 septembre, l'Ensemble Intercontemporain interprétera des sonates du compositeur allemand. La musique de chambre de la période baroque est dominée par la forme de la sonate en trio. Un terme qui ne renvoie pas nécessairement au nombre d'instruments mais d'abord à la structure qui comporte deux voix mélodiques et une basse continue. Bach a poussé cette forme a son apogée sous la forme d'une synthèse de la rigueur contrapuntique. Une technique qui utilise les enchaînements d'accords comme fondement de l'harmonie. Le même soir, les musiciens joueront également Signes, jeux et message de Kurtag. Trois termes qui donnent leur titre à un album de miniatures en trio pour violon, alto et violoncelle et qui pourraient, en outre, définir adéquatement l'art poétique du compositeur hongrois : une expressivité tout à la fois dépouillée et retenue, servie par un artisanat faisant la part belle au fragmentaire.

Par ailleurs, au cours de la soirée du jeudi 20 septembre, seront donnés des extraits de l'Art de la fugue, l'œuvre de Bach débutée au début des années 1740 et achevée à sa mort en 1750. Ils seront interprétés par l'Ensemble Intercontemporain dans leurs transcriptions par deux compositeurs d'aujourd'hui : Johann Schöllhorn et Ichiro Nodaïra. Le même soir, la soprano Natalia Zagorinskaya chantera Les quatre poèmes d'Anna Akhmatova. Une œuvre vocale où transparaît le tragique qui n'est pas sans rappeler, par son intensité, les cantates de Jean-Sébastien Bach.

Le Quatuor Keller, sur scène le 21 septembre, a une relation particulière avec l'œuvre du compositeur hongrois. En effet, la partition de Kafka Fragmente était dédié à Andras Keller, un jeune violoniste hongrois. La même année, ce dernier fondait avec d'autres étudiants de l'Académie Liszt de Budapest le Quatuor qui porte son nom. Depuis, les quatre musiciens ont gravé une anthologie des œuvres pour cordes de Kurtag. À Paris ils proposeront une partie de leur répertoire consacré au compositeur.

Avec le programme du 25 septembre, interprété par le Wiener Klaviertrio, la forme sonate est à l'honneur avec la création française de Varga Balint Ligaturaja. On pourra en confronter le modèle baroque et la version contemporaine où les influences de Bach sur Kurtag sont perceptibles.

Enfin le 26 septembre s'achèvera le cycle Bach-Kurtag par la prestation de Pierre-Laurent Aimard. Le pianiste français a rencontré le compositeur hongrois à la fin des années 70 à une époque où il était quasiment encore méconnu en France. Selon lui, Kurtag "semblait incarné l'essence même de la musique". Il a souvent eu l'occasion d'interpréter les partitions hongroises. Il jouera entre autres des extraits de Jatekok. Un cahier émouvant dans lequel le compositeur expérimente et imite les styles d'autres compositeurs.

Site de la Cité de la Musique

Site de l'Ensemble Intercontemporain

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