L'Opéra national du Rhin accueille le Chevalier à la rose

L'Opéra national du Rhin finit sa saison avec une nouvelle production : Der Rosenkavalier de Richard Strauss, un opéra comique en trois actes où cohabitent sentiments amoureux et réflexions sur le temps qui passe.

Du 17 juin jusqu'au 8 juillet à l'Opéra de Strasbourg et à La Filature à Mulhouse, l'Opéra national du Rhin (OnR) propose une nouvelle production pour clore sa saison 2011/2012 : le Chevalier à la Rose de Richard Strauss. Le chef d'orchestre slovène Marko Letonja, qui s'est fait remarquer dans son interprétation de La Walkyrie et du Crépuscule des dieux avec l'OnR, dirigera l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg. La distribution accueille de nouveaux chanteurs sur cette scène avec Mélanie Diener dans le rôle principal de la Maréchale, Wolfgang Bankl dans celui du baron Ochs et Michaela Selinger en Octavian Rofrano. Daniella Fally qui interprète Sophie Faninal, fait partie des visages connus du plateau, puisqu'elle y avait interprété Blonde de L'Enlèvement au Serail de Mozart en 2011.

Mariam Clément, à qui l'on doit la mise en scène, a déjà travaillé plusieurs fois avec l'OnR, pour Platée en 2009 et la Belle Hélène en 2011, opéra pour lequel elle avait transposé avec succès l'intrigue dans le monde du cinéma des années 20. Ici, elle a opté pour une mise en scène épurée qui donne toute son ampleur au récit. Dans cette histoire dont la trame est dans l'esprit de la commedia dell'arte, le dispositif scénique doit viser la simplicité. Il se compose essentiellement de tréteaux et de rideaux pour retrouver les fondamentaux de l'œuvre loin des surcharges décoratives que la tradition a accumulées en cent ans.

Le samedi 16 juin à 18h30, une rencontre est organisée à l'Opéra de Strasbourg avec la metteur en scène et Marko Letonja, le chef d'orchestre. Cette soirée sera animée par Marc Clémeur.

Le livret est drôle, léger et possède des points communs avec certaines farces de Mozart. Pourtant les temps de réflexion sur le temps qui passe donnent une dimension plus profonde au scénario, même si ces moments de philosophie ne durent jamais longtemps.

L'opéra commence sur un ébat amoureux entre la Maréchale, une femme d'un certain âge et son jeune amant, le comte Octavian Rofrano. Ils sont interrompus par l'arrivée du cousin de la dame, le baron Ochs, un vieux barbon. Le jeune homme n'a pas le temps de fuir et se cache en se déguisant en femme de chambre. Le visiteur inopportun vient entretenir sa parente de son projet de mariage avec une jeune fille, Sophie Faninal. Suivant la tradition, il doit lui offrir une rose d'argent, mais il veut que cette tâche soit exécutée, pour lui, par une personne de qualité. La Maréchale suggère le nom de son galant. C'était sans penser que les deux jeunes gens pourraient tomber amoureux l'un de l'autre en se rencontrant. Le coup de foudre ne se fait pas attendre. Le baron, pour se venger, défit en duel le comte Rofrano, mais perd et se fait humilier. Par dépit, il veut revoir la soubrette de la chambre de sa cousine. Octavian joue le jeu et se travesti une seconde fois, avec pour objectif de piéger son rival. La farce fonctionne et Ochs est une nouvelle fois humilié devant le père de sa future. Par dignité, il doit partir. Sophie et Octavian voudraient s'unir et la Maréchale consent à cette union. Depuis le premier acte, elle avait annoncé que son idylle avec le jeune Comte prendrait fin rapidement.

Richard Strauss a composé cet opéra sur un livret de Hugo Van Hofmannsthal, un écrivain et ami, également auteur de celui de Elektra. Contrairement à ce dernier, l'intrigue du Chevalier à la rose ne se situe pas dans l'Antiquité, mais dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et renoue avec le rococo et la légèreté de l'opérette viennoise sans en avoir l'audace dans la forme. Là où Elektra était avant-gardiste et révolutionnait le monde de l'opéra, Le Chevalier se tourne avec nostalgie vers une Vienne rêvée, et traite d'humanité et de tendresse.