Le premier album éponyme de 51 Black Super c’est un peu le back to the future du rock indé des Amériques des années 90. Quelques notes de guitares rappées et de chant nonchalant suffisent (Bigger, splendide uppercut d’ouverture d’1 minute et 43 secondes à déguster dans la vidéo ci-dessous) pour comprendre qu’on nage ici en plein esprit Dinosaur Jr., Pavement, Guided By Voices, Weezer, Superchunk… Derrière ce nom de 51 Black Super se cache avant tout Renaud Brustlein alias H-Burns épaulé par d’autres complices, slackers eux aussi, et parmi lesquels Franck Annese, taulier de So Press (éditeur des magazines So Foot, Society, So Film, Pédale ! et Doolittle) mais aussi du label Vietnam sur lequel parait ce disque. Pied au plancher, ce gang qui fleure bon la casquette John Deere délavée, la planche de skate usée et les Converse en fin de vie affiche une forme insolente, dans sa plume (sacrées compos, sacrés refrains, sacrées mélodies !) comme dans sa gestion des décibels (sortez les Jaguar et les Jazzmasters vintage !) mais aussi dans sa capacité à digérer toutes ces influences nineties. Avec en prime, pointant ça-et-là le bout de son nez, un esprit power pop qui rend chaque titre mélodiquement jouissif. Très jouissif même.
51 Black Super - Bigger (Official Video)
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