Le trio suédois dévoile enfin sa playlist, et l'on comprend soudainement d'où vient la fraîcheur et le raffinement du dernier album de Simian Ghost, The Veil.

Les Suédois de Simian Ghost révèlent enfin les secrets de leur atmosphère bucolique lumineuse ; Panda Bear, Gidge, Jungle ou encore Phoenix ont ce petit quelque chose qui vient éclairer et guider l’écriture et la composition des auteurs de The Veil. On retrouve dans ces douze titres privilégiés comme une quête du son et de l’atmosphère musicale, d’une expérimentation raffinée. Sequential Circuit de Panda Bear montre l’exemple avec une accalmie lointaine, une ambiance à la fois bien établie et encore en mouvement. Champagne Kisses de Jessie Ware, dans un tout autre style, rappelle la fraîcheur des grands espaces, chérie par les suédois. Simian Ghost prend appui notamment sur des expérimentations timbrales telles que celles de Jon Hopkins dans Open Eye Signal, très progressives, qui participent à la mise en œuvre d’un climat bien personnel sur presque 8 minutes. A côté de ça, Prince débarque avec un rythme déjà tout établi dans Just As Long As We’re Together, et maintient la flamme du groove, avec une aisance désarmante, lui aussi pendant plus de 6 minutes. Le trio originaire de Sandviken achève de chauffer le dancefloor d’une voix grave et sensuelle avec le jeune hit tout droit sorti des eighties Lipstick.

En bref, Simian Ghost montre bien ici en quoi la recherche timbrale expérimentale d’un Aphex Twin, l’aisance du groove d’un Prince et la fraîcheur spacieuse d’une Jessie Ware constituent des qualités musicales essentielles à une composition raffinée et réussie. Une thèse justifiée quand on voit le résultat de la petite vingtaine de titres de The Veil, entre voyage septentrional, légèreté éclatante et tendre quiétude.