Avec leur puissant second album « O Monolith », plus divers que ne le laisse supposer son titre, le quintet de Brighton offre une sacré bouffée d’oxygène au rock britannique. Rencontre.

Squid | Qobuz Interview

Qobuz

Squid, comme plein d’autres groupes, c’est d’abord une bande de potes qui s’éclatent. Ollie Judge (chant, batterie), Louis Borlase (guitare), Arthur Leadbetter (claviers), Laurie Nakivell (basse, cuivres) et Anton Pearson (guitare, voix) ont commencé à jouer ensemble en 2016 à Brighton où ils étudiaient, sans aucun but précis en tête. Le passage à l’enregistrement arrive finalement très vite : des singles autoproduits d’abord, puis l’EP Town Center en 2019 chez Speedy Wunderground, le label du très prisé Dan Carey. L’exigeant Warp sent aussitôt le potentiel et les signe pour un premier album au punk anguleux, Bright Green Field, sur lequel Ollie crie dans le micro – il nous explique pourquoi il n’a pas vraiment eu le choix dans l’interview.

Pour leur second album, les Anglais creusent les nuances. Celles d’un rock expérimental, abstrait, au bord du chaos et mouvant. Insaisissable, sans doute parce que sa gestation si singulière a commencé directement sur scène, lors de leur Fieldworks Tour à travers la campagne anglaise, face à un public assis dans de minuscules salles. Ce test en prise avec le réel leur a permis de sculpter leurs morceaux sur le vif, de prendre le pouls de l’audience, avant de poursuivre les démos à Bristol et d’achever le tout aux prestigieux studios Real World de Peter Gabriel.

Là-bas, le charme pastoral du Wiltshire et les experts des lieux, aux petits soins, permettent l’accouchement de ce O Monolith que nous avions récompensé d’un Qobuzissime à sa sortie en juin. Ollie Judge et Louis Borlase reviennent avec nous sur leur rapide évolution en tant que groupe, la gestation inhabituelle d’O Monolith, leur exploration du son et des structures, leur besoin incessant d’avancer, leurs hésitations, jusqu’à la libération de l’enregistrement.

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