Ancrée dans la tradition mais aussi très novatrice, l’œuvre immense de Koechlin, d’un langage extrêmement personnel, a dérouté ses contemporains en raison de ses multiples facettes, de sa liberté et de sa dimension philosophique. Le disque permet enfin de prendre la mesure de cet alchimiste des sons, prophète génial sans doute trop tôt venu.

Né à Paris dans une famille d’industriels et d’ingénieurs alsaciens, partagé entre la musique et de multiples centres d’intérêts (astronomie, mathématiques, sciences naturelles …), Charles Koechlin est reçu à l’Ecole polytechnique. Il opte cependant définitivement pour la musique (1888). Trop âgé pour passer le concours, il est admis au Conservatoire comme auditeur libre (1890-1900) où il sera tenu en haute estime par ses maîtres Fauré et Massenet. En 1902, il épouse Suzanne Pierrard : cette compagne intelligente et sensible permettra au musicien de continuer à suivre sa voie avec sérénité et lui donne cinq enfants qui trouvent en lui un père attentionné. Sa vie se confond dès lors avec l’édification de son œuvre, existence laborieuse non exempte de soucis matériels, qui s’éclaire l’été par les vacances passées r dans le Calvados et sur la Côte d’azur, où, féru d’architecture, il a fait construire deux maisons sur ses propres plans. La nécessité de subvenir aux besoins de sa famille l’amène à donner de nombreuses leçons : l’occasion d’approfondir sa connaissance du choral, du contrepoint et de la fugue au point d’en devenir un maître sans concurrent au XXe siècle.

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