À l’affiche du nouveau blockbuster de Luc Besson, "Valérian et la Cité des mille planètes", Alexandre Desplat est l’un des compositeurs de film les plus en vue de sa génération. Désormais une star dans son domaine à Hollywood, le Français brillait déjà par son talent dans son pays d’origine, dès les années 80.

Dans les médias français, il est souvent de bon ton de ne faire les louanges d’un compositeur hexagonal qu’à partir du moment où il a « réussi à Hollywood ». Après Maurice Jarre, Michel Legrand ou Georges Delerue, c’est donc au tour d’Alexandre Desplat d’être la cible de cette forme de snobisme (voire bêtise) journalistique, et d’être considéré comme le nouvel empereur de la musique de film seulement parce qu’il est au générique de succès planétaires comme Twilight (Chris Weitz, 2009), et qu’il est l’heureux propriétaire d’un Oscar (pour The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, en 2015). Certes le succès de Desplat outre-Atlantique est frappant et admirable, mais le problème c’est qu’on a parfois tendance à oublier que les membres de ce club très fermé ont eu une carrière tout aussi passionnante avant d’exploser à Hollywood. Et, dans le cas de Desplat, force est de constater que toutes ses fabuleuses musiques de films européens faisaient l’objet d’une indifférence polie de la part de ces mêmes journalistes (à part le toujours vigilant Christophe Conte des Inrockuptibles). En l’honneur de ce grand compositeur issu d’un vieux continent négligé, nous allons ici nous focaliser sur la filmographie franco-anglaise d’Alexandre Desplat

 

Le nouveau film de Luc Besson, Valerian and the City of a Thousand Planets, nous donne l’occasion d’une introduction idéale, dans la mesure où le réalisateur du Le Grand Bleu (1988) et de Léon (1994) s’est battu pour pouvoir non seulement tourner, mais aussi enregistrer la Bande Originale de son film en France. Après des mois d’âpres négociations, Besson a même eu l’autorisation d’enregistrer au studio 104 de la Maison de Radio France, ce qui arrive très rarement pour une musique de film. Malgré la présence de stars hollywoodiennes (dont Dane DeHaan et Rihanna) qui confère au film une nationalité hybride, Valérian est donc en grande partie une production française. Dans la lignée de cette politique, Besson a donc, logiquement, choisi un compositeur français pour écrire la partition, et diriger les 95 musiciens de l’Orchestre national de France et les 49 choristes du chœur de Radio France. Avec l’aide de ces deux formations exceptionnelles, Alexandre Desplat est-il parvenu à se fondre dans l’univers mi-science-fictionnesque mi-humaniste de Besson ? Réponse le 26 juillet 2017 dans les salles.

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