Pour sa deuxième année à la tête de le la salle Favart, Jérôme Deschamps offrira huit productions, trois de plus que cette saison.

Lundi 31 mars, Jérôme Deschamps a présenté sa deuxième saison à la tête de l'Opéra Comique. Selon les mots du metteur en scène, l’édition 2008-2009 lui permettra de « donner un peu d'ampleur » à la programmation de la salle Favart, autour de huit projets lyriques au lieu de cinq.

Comme en 2007-2008, la saison durera sept mois afin de poursuivre de juillet à novembre 2008 des travaux de rénovation programmés jusqu'en 2011. Après le mandat de Savary, marqué par des productions légères restant à l'affiche sur de longues périodes, l’Opéra Comique a adopté en 2007 le fonctionnement d'une maison d'opéra présentant de nouvelles productions. « En terme de fréquentation, on est au-delà des objectifs avec un remplissage autour de 90% : j'ai vraiment le sentiment qu'on répond à une attente, je sens qu'un public est en train de se constituer », explique Jérôme Deschamps à l’AFP.

Le maître des lieux souhaite aujourd'hui « donner un peu d'ampleur à cette histoire », en passant de cinq à huit projets, chacun prenant la forme d'un mini-festival, grâce au jeu des coproductions, des accueils, des tournées, mais aussi des reprises avec le retour dès décembre de Zampa d'Hérold.

Le genre opéra-comique, spécialité française marquée par l'alternance des passages chantés et des dialogues parlés, sera illustré notamment par une nouvelle production de Fra Diavolo d'Auber, dans une mise en scène de Jérôme Deschamps lui-même.

Après L'Étoile en ouverture du nouvel Opéra Comique cette saison, un autre ouvrage de Chabrier, Le Roi malgré lui sera donné, cette fois dans un spectacle de Laurent Pelly. L'Opéra Comique se paiera même le luxe de monter la Carmen de Bizet sous la baguette de John Eliot Gardiner en tandem avec la chorégraphe allemande Sasha Waltz.

Favart sera aussi baroque avec Didon et Enée de Purcell sous la direction musicale de William Christie et dans une mise en scène de la Britannique Deborah Warner mais aussi Zoroastre de Rameau, déjà présenté par le chef Christophe Rousset et le metteur en scène anglo-libanais Pierre Audi à Drottningholm en Suède et à Amsterdam.

La musique du XXe siècle (Albert Herring de Britten) et celle d'aujourd'hui (Lady Sarashina du Hongrois Peter Eötvös) seront aussi de la partie.

Le soutien accru du Ministère de la Culture à l'Opéra Comique (15 millions d'euros de budget dont 10 abondés par la Rue de Valois) n'a pas fait l'unanimité dans le milieu lyrique français, à l'heure où plusieurs maisons d'opéra en région redoutaient un désengagement de l'Etat. « Notre ambition reste contenue dans son financement », assure Olivier Mantei, directeur adjoint de l'établissement. « Et si on rapporte la subvention au siège (1216 places à Favart), l'Opéra Comique est l'un des opéras les moins subventionnés de France », ajoute-t-il…

Le site officiel de l’Opéra Comique