Selon l’AFP, une partie du personnel de l'Opéra Comique a engagé une grève reconductible pour obtenir des « moyens humains, techniques et financiers en adéquation avec le projet artistique » du directeur Jérôme Deschamps.
Conséquence de ce mouvement social, la première lundi soir de Pelléas et Mélisande de Debussy, nouvelle production attendue dirigée par John Eliot Gardiner et mise en scène par Stéphane Braunschweig, a été retardée d'une demi-heure.
« Malgré les alertes répétées des instances représentatives du personnel, les salariés n'ont pas été entendus et ont consenti jusqu'à ce jour des efforts devenus maintenant intenables », écrivent les grévistes dans une lettre ouverte au public de l'Opéra Comique transmise à l'AFP.
« Afin d'attirer l'attention de la direction et des tutelles (ministères de la Culture et du Budget, NDLR) pour obtenir les moyens requis et servir au mieux la mission de l'Opéra Comique auprès du public, les salariés se voient contraints d'user de méthodes plus radicales », ajoute ce communiqué.
« Les mesures générales d'augmentation des salaires imposées par nos tutelles sont peu élevées », a fait valoir le directeur adjoint de l'Opéra Comique, Olivier Mantei, joint par l'AFP. « Depuis une quinzaine de jours, le dialogue social régulier qui a été noué nous permet de mettre en place des mesures compensatoires dans l'organisation du travail », a-t-il cependant ajouté en se réjouissant que « la conscience collective ait permis de jouer hier ».
Devenu théâtre national en 2005, l'Opéra Comique (Salle Favart) est dirigé depuis 2007 par le metteur en scène Jérôme Deschamps. Ce dernier y mène un projet centré sur le répertoire de ce lieu qui a vu naître des chefs-d’œuvre comme Carmen (1875) et Pelléas et Mélisande (1902).
Favart dispose d'une subvention annuelle de l'Etat de quelque 10 millions d'euros, qui couvre environ 60% de son budget total, et emploie un peu plus de 70 permanents. « On partage tous l'idée que l'Opéra Comique, par rapport à son projet et à son rayonnement, mériterait d'avoir plus de moyens », souligne Mantei, tout en redoutant que sa subvention, vu le contexte budgétaire, « ne bouge plus, voire diminue »…