C'est un catalogue qui est loin de se limiter aux produits audio que propose la marque chinoise Sure Electronics. Celle-ci commercialise en effet aussi bien des amplificateurs et des convertisseurs numérique analogique sous forme de produits finis que sous forme de cartes pour les hobbyistes, mais aussi des accessoires pour la Hi-Fi ou encore des alimentations et même des modules Bluetooth. Sure Electronics vend aussi des appareils de mesure et travaille également pour d'autres sociétés en OEM et ODM (Original Equipment Manufacturer et Original Design Manufacturer ou réalisations en marques blanches).
Parmi tous les appareils commercialisés par Sure Electronics, les amplificateurs en produits finis ne représentent qu'un petit nombre (cinq modèles !) et encore ceux-ci ne représentent réellement que trois appareils, l'un de ces modèles, le plus élevé dans la gamme, étant décliné en trois versions.
Il s'agit précisément de l'une de ces trois versions de cet amplificateur qui va faire l'objet de ce banc d'essai, la plus complète et qui se nomme Explorer A2100. Les deux autres modèles sont appelés Starter et ne se différencient que par leur alimentation (plus puissante pour l'une des variantes), tandis que la version Explorer se voit équipée en plus d'une liaison Bluetooth.
Présentation
Bon, pour la gaité de la présentation, l'amplificateur A2100 laisse assurément à désirer mais ce n'est pas ça qui l’empêchera de fonctionner. Les diverses indications sur la source sélectionnée, entre autres, seront fournies par une couronne rétro éclairée qui ceint le pourtour du bouton de volume, la partie droite de celle-ci s'illuminant lorsqu'on augmente le volume, tandis que c'est celle de gauche qui s'illumine lors d'une diminution du volume.
Ce bouton de volume sert également à la mise en marche et à l'arrêt par appui central, et à sélectionner séquentiellement la source par appui simultané à une brève rotation avant ou arrière, l'ordre étant le suivant : entrée Cinch, entrée numérique optique, entrée Jack 3,5 mm en face avant (située à côté de la prise casque) et liaison Bluetooth. Toutes ces fonctions peuvent être télécommandées, la fenêtre du récepteur de télécommande se trouvant dans la partie droite de la façade.
On trouve à l'arrière du A2100 l'antenne (amovible) de réception des signaux Bluetooth ainsi que l'entrée S/PDIF optique et une entrée stéréo analogique.
Les borniers pour les enceintes accepteront aussi bien des fiches banane que des fils dénudés. Une sortie subwoofer est également présente à côté du connecteur coaxiale de l'alimentation dont la tension peut aller de 12 à 36V, la puissance de 2 x 100W annoncée par le constructeur correspondant à une tension de 24V.
Réalisation
La densité de composants du A2100 étant assez faible, il est fait usage d'un circuit imprimé simple face dont la face supérieure est occupée entre autres par la connectique, la molette de volume et de nombreux condensateurs électrochimiques de 220 μF/50V et 220 μF/35V, destinés au filtrage de l'alimentation ainsi qu'à la mise en forme des signaux en sortie de l'amplificateur à découpage, en association avec les selfs qui se trouvent également sur cette face du circuit.
La face inférieure de ce circuit n'est pas non plus intensément garnie, comme on peut le voir sur le visuel d'ensemble ci-dessous. On remarquera, dans le coin inférieur droit, un micro contrôleur Microchip PIC16F1513 qui gère l'électronique ainsi que le décodage des commandes du rotacteur situé en façade et celles de la télécommande.
L'agrandissement ci-après permet de mieux voir les éléments cruciaux équipant cette face du circuit imprimé. On peut y distinguer le module Bluetooth TTK BTM68D au standard Bluetooth 2.1, donc pas compatible avec l'aptX. A droite de ce module se trouve le récepteur S/PDIF, un modèle Wolfson WM8804 compatible 24 bits à 192 kHz, mais, contrairement à ce qu'indique le constructeur, dont on peut exploiter les capacités jusque 24 bits à 96 kHz.
Sous le WM8804 prend place le convertisseur numérique analogique, en l'occurrence un modèle CS4334 fabriqué par Cirrus Logic et capable de décoder les signaux audio numérique jusque 24 bits à 96 kHz. On peut également voir l'amplificateur pour casque, repéré U4. Il s'agit d'un SGM4812 du fabricant SGMicro pouvant délivrer une puissance de 2 x 132 mW dans 16 Ω et 2 x 82 mW dans 8 Ω, ce qui n'est pas démentiel mais suffisant et de toute manière n'est pas la vocation première du A2100.
Le gros circuit intégré repéré U8 est le réglage électronique de volume, un modèle Princeton Technology Corp. PT2348 qui, disposant de quatre entrées stéréo, sert également de sélecteur de source. Sur la droite de ce circuit on trouve l'amplificateur à découpage, un modèle TDA7498L du fabricant STMicroelectronics, que nous avons débarrassé de son refroidisseur pour les besoins du cliché.
Ecoute
Bon, voilà assurément un amplificateur qui ne manque pas de vitamines et délivre une restitution sonore ample, pleine de punch et de couleurs des Carmina Burana de Carl Orff dans la très belle interprétation du London Philharmonic Choir et du London Philharmonic Orchestra sous la direction de Hans Graf, une restitution aérée, claire et assez détaillée même si l'aigu manque parfois d'un peu de subtilité. Nous avons utilisé l'entrée numérique optique reliée à un convertisseur USB-S/PDIF S.M.S.L X-USB, la lecture étant assurée par Foobar2000 en mode KS.
On notera également, à l'écoute de la Danse des Acrobates extraite de l'album Snegurochka de Tchaikovsky dirigé par Kristjan Järvi, une dynamique réjouissante ainsi qu'un équilibre sonore et un piqué de l'aigu très satisfaisants, les cymbales et les tintements du triangle offrant un bon réalisme.
Toujours en liaison S/PDIF optique, mais les signaux numériques provenant cette fois d'une EZCast Audio en liaison avec un smartphone sous Android streamant Qobuz, l'écoute de divers titres de l'album Size Isn't Everything des Bee Gees nous a donné toute satisfaction avec une restitution consistante et pêchue mais pas dure où les graves sont de très bonne facture, fermes et descendant bas sans problème, et ceci sans être envahissants, tandis que les voix des frères Gibb, même dans leurs extrémités spectrales hautes restent toujours agréables aux oreilles, il ne manque ainsi pas une once de l'intense émotion qui se dégage de la très belle chanson For Whom The Bell Tolls.
Quant à la sortie casque, nous avons été agréablement surpris par ses bonnes prestations sonores alors que la fiche technique du circuit intégré d'amplification utilisé annonce des chiffres relativement modestes, principalement pour la puissance. Celle-ci s'est en effet révélée largement suffisante pour notre casque Oppo PM-3 et nous a offert une restitution claire, détaillée, avec des graves solides et pleine de punch du titre Christine de l'album Chaleur Humaine de Christine and the Queens. Et pour terminer, quelques mots concernant la restitution sonore à partir de la liaison Bluetooth, celle-ci n'étant pas aptX, il ne faut pas en attendre la qualité que l'on aurait eue avec l'aptX.
En conclusion, compact, puissant et offrant des prestations sonores plus que bonnes, disposant de deux entrées analogiques, d'une entrée numérique optique et d'une liaison Bluetooth, l'amplificateur Sure Explorer A2100 pourra constituer le cœur d'une chaîne Hi-Fi alliant la modernité de la transmission Bluetooth à une certaine tradition quant aux autres sources pouvant lui être reliées.
Utilisation (en anglais)
Nos remerciements à Audiophonics pour le prêt du Sure Explorer A2100.
Capacités de lecture
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