Il malaxait les mots et les lettres, hypnotisait l’érudit comme le néophyte, touchait la plèbe comme les experts. Du rock ? De la chanson ? Juste du Bashung !

En près de trois décennies, cet élégant réussit à inscrire son nom au panthéon des grands de la chanson française. Brel, Brassens, Ferré, Barbara, quelques autres peut-être, et Bashung. Etait-ce de la chanson ? Du rock ? De sa foisonnante démarche singulière et ambitieuse surgiront quelques tubes qui marqueront le grand public. Ainsi Bashung eut un statut à part. Il était même devenu intouchable. Et ses malaxages de mots, de lettres et de matière verbale hypnotisaient tant l'érudit que le néophyte.

Alain Bashung avait finalement créé un genre à lui seul. Sa voix déjà - grave et presque parlée - rendait immédiatement impressionnants chacune de ses rimes, chacun de ses jeux de mots baroques. Traitement similaire pour sa musique. Ses fondations harmoniques l'enracinaient dans une certaine tradition française, entre luxure gainsbourienne et onirisme à la Barbara. Mais sa passion pour l'histoire du rock s'infiltrait dans cet univers lettré. A l'arrivée, l'atypisme de l'assemblage s'avèrera éblouissant. A l'image de L'Imprudence, son monument de 2002. Si rock français (et non rock EN français) intégrait le Larousse, sa définition tiendrait en sept lettres : Bashung.

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