Le très attendu coffret XXL comprenant des lives remastérisés de Dire Straits et des inédits, paraît ce 3 novembre, chez Universal.

“Enfin”, diront les fans. Alors qu’en 2020 sortait en physique The Studio Albums 1978-1991, soit les sept albums studio de la formation culte de Mark Knopfler, voici arrivé, en digital également, son pendant scénique. Live 1978-1992 vaut son pesant d’or. Avec ses cinq disques, ce coffret gargantuesque retrace les premières heures blues dans un Londres pourtant porté par le punk à la fin des années 70, jusqu’aux Arènes de Nîmes en 1992. Une ascension fulgurante et ironique pour la bande baptisée “dans la dèche” (“to be in dire straits” en anglais) car sans le sou à ses débuts, et qui se termine en 1995 quand le guitariste virtuose, épuisé par les tournées sans fin, met la clé sous la porte.

On (re)découvre ainsi leurs trois albums les plus connus en Hi-Res : le culte et très brut Alchemy, premier live enregistré à l’Hammersmith Odeon de Londres sorti en 1984 ; le plus produit On the Night, capté en mai 1992 lors de l’ultime On Every Street Tour ; le calme Live at the BBC datant de 1978 (hormis ce long Tunnel of Love joué trois ans plus tard dans l’émission The Old Grey Whistle Test) mais sorti seulement en 1995 puisque le groupe fraîchement dissous par Mark Knopfler doit encore un album à Mercury.

Dire Straits - Sultans Of Swing (Alchemy Live)

DireStraitsVEVO

Au-delà de l’appréciable travail de remastering réalisé, on compte quelques inédits. Alchemy est augmenté de deux morceaux du même concert jamais sortis (Industrial Disease et Twisting by Pool). Provenant d’autres dates, six live inédits viennent s’ajouter à On the Night, parmi lesquels les tubes Telegraph Road, Sultans of Swing et I Think I Love You Too Much. La majorité d’entre eux, déjà présents sur Alchemy, avaient été écartés à l’époque pour éviter la redite. On trouve également, pour la première fois disponible en digital, le plus rare EP Encores, capté lui aussi à Nîmes et sorti peu après On the Night, déjà remast érisé pour une édition vinyle limitée prévue pour le Record Store Day de 2021.

Mais la plus grosse surprise de ce coffret, ce sont les 21 morceaux exhumés des concerts du 20 et 21 décembre 1979, au Rainbow Theatre Show de Londres qui clôturaient la tournée de Communiqué. Ici, la qualité de la prise de son épate. Sa clarté restitue l’incroyable jeu de Mark Knopfler sur sa Stratocaster, notamment sur Once Upon a Time in the West, comme la basse de John Illsley, ici très Clash.

Phil Lynott et Mark Knopfler
Phil Lynott et Mark Knopfler en 1979 au Rainbow Theater de Londres © DR

Elle devient plus inégale sur les quatre dernières pistes où une fièvre blues gagne la scène à l’arrivée du bassiste de Thin Lizzy, Phil Lynott, pour des reprises possédées et jubilatoires de classiques, Good Morning Little Schoolgirl de Sonny Boy Williamson, That’s Alright Mama d’Arthur Crudup, Nadine de Chuck Berry, Keep-A-Knockin’ de Little Richard. Mais on devine que l’enregistrement de l’époque était endiablé…