Octavio Maestro, facilité d’utilisation et qualité de restitution

La jeune société Octavio ne chôme pas et nous propose déjà un troisième produit après le lecteur réseau Stream et l’amplificateur connecté Amp. Ces deux premiers produits ont permis d’établir la marque française, désormais présente un peu partout en boutique et en ligne, même à l’étranger. Pour compléter l’offre, rien de tel qu’une enceinte sans fil pour ceux qui recherchent une solution tout en un.

La Maestro se distingue par son format. Elle ressemble très clairement à une enceinte Hi-Fi, mais elle fonctionne en mono. Toutefois, son objectif est de sonoriser une pièce en diffusant de la musique d’ambiance, et non pas de faire de la Hi-Fi telle qu’on l’entend, c’est-à-dire en position d’écoute figée face à l’enceinte. Son apparence pourrait laisser penser le contraire mais son but est bien de remplir votre pièce de musique.

Présentation générale de l’Octavio Maestro

La Maestro se présente sous la forme d’un gros cube de 28,5 cm de côté et 31,5 cm de hauteur. Des dimensions plus imposantes que bon nombre d’enceintes sans fil. Il faudra lui ménager une place suffisante. Cependant, en l’absence d’évent bass reflex, son positionnement à peu près n’importe où dans la pièce ne posera pas de problème.

L’enceinte est disponible dans deux finitions : en noir uni ou en bois clair. Elle est livrée sans cache haut-parleur, un accessoire que l’on retrouvera en option. Les arêtes verticales sont arrondies tandis que la face supérieure est parfaitement plane. Celle-ci accueille des touches sensitives invisibles que l’on distingue par leur icône imprimée. Toujours sur le dessus, une LED de statut vient compléter la partie interface physique.

Le poids n’est pas excessif et l’enceinte est bien campée sur ses patins amortissants. On remarque un pas de vis sous l’enceinte. Il vous servira à fixer la Maestro sur son pied optionnel sur mesure (179 €) permettant également de faire passer les câbles discrètement. Globalement, l’enceinte peut prendre place aussi bien sur ce pied que sur un meuble ou une étagère, il n’y a aucune contrainte.

Les haut-parleurs sont donc fournis par Davis Acoustics, une autre société française. C’est inscrit sur le cadre du tweeter mais aussi à l’arrière de l’enceinte. Le woofer est un modèle de 13 cm, une dimension confortable pour bien profiter des basses fréquences. Sa membrane est en kevlar tandis que l’on retrouve une ogive centrale très courante sur les productions de Davis.

Le tweeter de 25 mm fait appel à une membrane en soie. C’est du classique, de l’efficace. Afin d’augmenter la réponse dans le grave et de se passer d’évent bass reflex, Octavio a fait le choix d’installer non pas un mais deux radiateurs passifs. Ils sont elliptiques (10x15 cm) et positionnés à la verticale sur chacune des deux faces latérales.

L’amplification est confiée à un module de puissance de 70 watts en classe D. La Maestro sera à l’aise dans des pièces de taille moyenne.

Utilisation de l’Octavio Maestro

La face arrière nous permet de découvrir la connectique. Octavio a prévu deux entrées audio : une analogique sur mini-jack et une numérique optique. Il n’y a pas d’entrée HDMI ARC, mais positionner cette enceinte sous un téléviseur ne sera pas toujours envisageable étant donné son format. Néanmoins, si vous en avez la possibilité, vous pouvez toujours utiliser l’entrée optique.

Le réseau filaire est disponible via une prise RJ45. Vous pouvez passer en wi-fi ainsi qu’en Bluetooth, dans les deux cas sans aucune antenne visible. On notera également la présence d’un bouton physique de mise en fonction sur cette face arrière. C’est inédit et il est dommage que les autres fabricants ne le proposent pas. Cela permet d’éteindre complètement l’enceinte lorsque l’on ne s’en sert pas ou quand on part en vacances. Cela évite d’avoir une enceinte toujours en veille et donc consommatrice de courant en permanence.

Les produits audio connectés Octavio reposent sur la plateforme technique Linkplay. Plutôt que d’utiliser la même application que d’autres marques dépendantes de la même plateforme, Octavio a développé sa propre solution appelée Virtuose. C’est une application qui permet à Octavio de se démarquer aussi bien en termes de signature visuelle que d’ergonomie.

L’app Virtuose a été très bien pensée en reprenant le meilleur de ce qui existe et en excluant les fonctions et usages trop complexes. Cela en fait une app très agréable à utiliser au quotidien. Tout d’abord, Octavio part du principe que l’on utilise principalement un seul service de streaming. C’est donc ce dernier qui correspond à la page d’accueil « Streaming ». En l’occurrence Qobuz dans notre cas, qui a été totalement intégré.

Le moteur de recherche du second écran explore la base Qobuz mais aussi les webradios et un éventuel dossier partagé local contenant votre collection de fichiers musicaux. Le troisième écran concerne les appareils. C’est là que l’on retrouve la Maestro avec le choix de la source, la création d’un groupe multi-enceinte et l’égaliseur graphique à 10 bandes. Enfin, les deux derniers écrans donnent accès aux webradios et aux dossiers partagés.

L’écran Qobuz principal met en avant vos playlists en tête. Les recommandations sont à la suite ainsi que le reste de vos favoris. C’est un parti pris qui s’avère assez logique. L’écran de lecture indique la qualité audio du morceau en cours. Il y a aussi l’accès aux paroles si elles existent. Il faut revenir à l’écran précédent pour modifier les listes de lecture et accéder au contenu rédactionnel. Tout est présent, de la liste des musiciens à la critique de l’album en passant par la biographie des artistes.

A l’écoute

Comme nous l’expliquions en préambule, il n’est pas nécessaire d’écouter l’Octavio Maestro de façon figée, comme un système Hi-Fi. Au contraire, il faut la positionner de façon à couvrir de façon homogène la pièce afin que le son se déploie. A ce propos, Octavio n’a pas prévu que la Maestro puisse être appairée en stéréo pour l’instant. Nous avons donc placé l’enceinte différemment par rapport à nos tests habituels.

Nous débutons par la version 10e anniversaire du Random Access Memories de Daft Punk. Nous sommes face à une restitution qui joue sur le registre de la finesse. L’ensemble des registres est bien respecté avec une signature neutre. Il n’y a pas de parti pris mais simplement un objectif Hi-Fi avec comme seul compromis le fonctionnement en mono. Les voix sont présentes et chaleureuses. Il y a du détail dans le médium-aigu. Le grave est propre sans être envahissant.

A ce propos, l’application possède un égaliseur 10 bandes que l’on pourra modifier selon des modes prédéfinis permettant d’ajouter plus de basses par exemple. Sur des morceaux costauds comme ceux de l’album The Love Invention d’Alison Goldfrapp, il nous paraît y en avoir suffisamment pour sonoriser correctement un espace de vie. Le grave est surtout bien à sa place. Grâce à l’emploi des radiateurs passifs, il est surtout homogène quasiment partout dans notre pièce, un excellent point que l’on ne retrouve pas sur toutes les enceintes concurrentes.

En revanche, comme souvent avec les enceintes fonctionnant en mono, la restitution de grandes formations orchestrales est concentrée. C’est le cas de l’Orchestre symphonique écossais de la BBC jouant Tchaïkovski. il n’y a pas de notion de scène et peu d’ampleur. Cependant, la Maestro délivrant un message lisible, on peut profiter des différents pupitres sans que tout se mélange et avec un très bon respect des timbres. Il manque juste cette présence propre à un système Hi-Fi complet à deux enceintes.

La petite formation jazz de Paolo Fresu sur l’album Food passe très bien avec des instruments correctement différenciés. Il y a de la tension et de l’impact au niveau de la contrebasse et des percussions. La trompette est très agréable à écouter avec un rendu vraiment qualitatif que l’on obtiendra difficilement avec des enceintes connectées classiques. On apprécie à ce titre la qualité des haut-parleurs et leur mise en œuvre permettant de profiter d’une restitution d’excellent niveau.