Test Klipsch RP-600M II : Dans sa gamme Reference Premiere, Klipsch a fait évoluer toutes les enceintes en version II l’an dernier. Elles gagnent notamment des haut-parleurs améliorés. La RP-600M II est la plus grande des deux modèles de bibliothèque. Elle trouvera sa place en tant que système principal dans une pièce de taille moyenne. La paire pourra également rejoindre un système home cinéma, en tant qu’enceintes frontales ou bien pour les canaux surround.

La société américaine Klipsch développe des enceintes depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Elle a eu le temps de se faire un nom qui a largement dépassé les frontières. Klipsch fait partie de ces icônes de l’audio made in USA, au même titre que JBL par exemple. L’offre va des enceintes Hi-Fi aux petits kits pour ordinateur en passant par les énormes modèles dédiés aux salles de cinéma.

Klipsch est aussi reconnu pour ses enceintes monitors de grande taille équipées de haut-parleurs de grave imposants et de tweeters à pavillon qui le sont tout autant. C’est la signature de la marque que l’on retrouve déclinée jusque sur les plus petits modèles, dont ces RP-600M II. Le pavillon permet d’agrandir la scène sonore pour en délivrer tous les détails et participer ainsi au réalisme tant recherché en haute-fidélité. Certains audiophiles ne jurent que par les enceintes à pavillon. Avec ces enceintes Klipsch que nous testons, nous allons en avoir un bon aperçu en version compacte et domestiquée.


Caractéristiques

Prix : 799 € la paire
Particularité : Enceintes passives 2 voies bass reflex
Impédance : 8 ohms
Réponse en fréquence : 44-25 000 Hz
Sensibilité : 94,5 dB @2,83 V/1m
Puissance conseillée : 100-400 watts
Haut-parleurs : 1x tweeter 25 mm avec pavillon Tractrix, 1x woofer 16,5 cm
Fréquence de croisement : 1 500 Hz
Autre : Double bornier pour bi-amplification/bi-câblage
Dimensions (l x h x p) : 202 x 400 x 330 mm
Poids : 8,2 kg


Présentation générale des RP-600M II

Les enceintes RP-600M II présentent un aspect plutôt classique, surtout dans la finition noire telles que nous les avons reçues. Lorsque le cache en tissu est en place, il est difficile de leur trouver une signature esthétique particulière. Pour varier un peu les plaisirs, ces Klipsch sont disponibles en finition noyer.

Quoi qu’il en soit, il est indiqué que la finition fait appel à un placage vinyle, c’est-à-dire du faux bois. Eh bien nous l’avons trouvé très réaliste dans sa texture, aussi bien visuellement qu’au toucher. Le tissu acoustique à grosses mailles est également très élégant, relevé simplement d’un logo de couleur bronze, une couleur indissociable de la marque Klipsch.

Lorsque l’on retire les caches, on retrouve alors les attributs caractéristiques de ces enceintes américaines. Il y a tout d’abord le woofer appelé Cerametallic à membrane en céramique à la finition anodisée en bronze, évidemment. C’est un nouveau modèle propre à la gamme Reference Premiere. Ses atouts principaux sont la rigidité et la légèreté. Le nouveau moteur utilisé promet à la fois une meilleure tenue en puissance et un meilleur contrôle des mouvements pour la réduction des distorsions.

Juste au-dessus se trouve le tweeter à pavillon Klipsch Tractrix. L’ensemble est plus large que le diamètre du woofer et aussi plus large que celui de la génération précédente pour une directivité améliorée. Le tweeter en titane de 25 mm est ventilé. Il se trouve au fond d’une première gorge circulaire en forme de cône. Elle est suivie par un pavillon de 90° par 90° plus évasé en forme de croix. Pour obtenir une réponse en fréquence la plus linéaire possible, Klipsch a ajouté une pièce de mise en phase juste devant la membrane du tweeter et recouvert le pavillon d’une surface en silicone.

L’évent bass-reflex en face arrière répond également à un format spécifique, toujours appelé Tractrix. Rectangulaire, sa sortie prend la forme d’un pavillon tandis que l’entrée est composée de volets spécifiques. L’objectif est ici de réduire les bruits d’air et autres turbulences internes en visant un grave plus contrôlé, moins traînant.

Utilisation des RP-600M II

Klipsch a ajouté sous les RP-600M II une couche de liège occupant une bonne partie de la surface pour une stabilité optimale. Cela leur permet d’être posées tout simplement sur un meuble, une étagère ou un pied, sans autre accessoire. Ainsi, ni le support ni l’enceinte ne risquent d’être rayés.

Ces enceintes font partie des modèles de bibliothèque de taille moyenne à importante avec leurs 40 cm de hauteur. Un emplacement suffisant et dégagé devra leur être consacré. Avec un évent à l’arrière, il est toujours préférable de les éloigner du mur. Ce qui sera aussi un avantage pour que les tweeters à pavillon puissent s’exprimer pleinement dans la reproduction d’une vaste scène sonore.

Klipsch ne donne pas de conseil quant à la taille de la pièce à laquelle s’adressent les RP-600M II. La réponse en fréquence démarre à 44 Hz (+/-3 dB), ce qui s’avère plutôt bon pour des enceintes de ce format. Elles semblent mireux adaptées à des espaces d’environ 20 mètres carrés ou un peu plus. Au-delà, il faudra passer sur l’un des modèles colonnes de la gamme Reference Premier, ou bien sélectionner l’un des nombreux caissons de basses du catalogue Klipsch.

Grâce au tweeter à pavillon et à un woofer performant, les RP-600M II présentent une sensibilité de 94,5 dB. Cela permet d’utiliser un amplificateur de puissance modeste, bien que Klipsch préconise de leur appliquer de 100 à 400 watts. L’impédance classique est de 8 ohms. Quant au bornier, il est double. Il utilise des prises de qualité disponibles pour le bi-câblage ou la bi-amplification. Ce n’est pas forcément à cela qu’on pense en premier avec des enceintes à moins de 1 000 euros la paire, mais l’option est possible.

La gamme Reference Premier comprend en tout quatre modèles de colonnes, deux de bibliothèque, trois enceintes centrales et deux enceintes d’effets surround & Atmos. Pour conserver une cohérence tonale d’un canal à l’autre, le même tweeter dans son pavillon « Hybrid Cross-Section Expanded Tractrix » est utilisé sur tous les modèles. Le diamètre et la quantité de woofers Cerametallic est variable. Il est donc possible d’envisager des configurations home cinéma de la plus simple (5.1) à la plus complexe (7.1.4) avec ces enceintes.

A l’écoute

Les Klipsch ont pris la place de nos Dynaudio habituelles dans un contexte identique. Elles ont été placées directement sur le meuble support de type enfilade. Les RP-600M II ont été amplifiées par un Elac DPA-2 de 225 watts de puissance par canal sous 8 ohms. Nous avons utilisé l’application Qobuz sur un MacBook.

Bien que l’enregistrement en lui-même n’ait rien d’impressionnant, la sensation de présence des voix est impressionnante sur l’album I Love a Love Song! de Rachael & Vilray. Concentrées au centre, dénuées de dureté, elles se trouvent légèrement en avant des enceintes, avec les instruments placés en arrière pour se rapprocher au plus près de la réalité. On note surtout une douceur assez inhabituelle de la part d’enceintes Klipsch de ce niveau de gamme. Il y a clairement un changement, bien que la rondeur dans le haut grave soit toujours au rendez-vous (ou alors un creux dans le médium ?). Quant à l’impact, il suffit de monter un peu le niveau pour obtenir des résultats plus que probants dans le domaine : nul besoin de caisson de basses dans de petites pièces.

Les RP-600M II reproduisent une large scène sonore dépassant allègrement la limite matérialisée par les deux enceintes comme nous avons pu le constater à l’écoute du dernier album Five Easy Hot Dogs de Mac DeMarco. Il n’y a aucun trou dans l’étendue de la scène avec de la présence à tous les niveaux. La scène se déploie également en hauteur avec une distinction claire entre les instruments à ce niveau. Chaque élément est précis sans être surdéfini. Les timbres ne sont pas les plus fidèles que l’on ait pu entendre : Klipsch a véritablement fait le choix d’une signature chaleureuse offrant une écoute jamais fatigante.

Sur des enregistrements un peu plus complexes tels que la Symphonie No. 7 de Bruckner par l’Orchestre philharmonique de Berlin, on profite des capacités des RP-600M II à reproduire une scène sonore réaliste. Celle-ci présente une grande profondeur dont bénéficient les pupitres pour s’installer sur plusieurs plans bien distincts les uns des autres. Il arrive souvent que la profondeur d’un système d’enceintes stéréo soit plus importante au centre que sur les côtés. Avec les Klipsch, la scène s’étale bien jusque derrière les enceintes. Du côté des timbres, on a déjà entendu des cuivres et des cordes avec plus de filé, c’est un compromis à accepter pour bénéficier de cette belle scène pour de longues heures d’écoute.

Les + et les -

Des écoutes agréables pour de longues heures. Sa plus grande qualité réside dans cette scène sonore grand format qui remplit instantanément la pièce d’écoute

Une scène sonore large et profonde Un grave suffisant pour des pièces de taille moyenne Rapport qualité/prix
Une signature sonore à apprivoiser


Conclusion

Les enceintes RP-600M II viennent chambouler ce que l’on pensait connaître de la marque Klipsch. Avec cette seconde génération de la gamme Reference Premier, le nouveau tweeter à pavillon conserve ses qualités d’ouverture tout en apportant un peu de douceur et de chaleur. Cela se fait au détriment de la définition dans le médium que certains pourraient trouver renfermé sur lui-même. Toutefois, les qualités sont là sur toute l’étendue du spectre, avec de solides fondations dans le grave si vous associez ces enceintes à un amplificateur de qualité. Sa plus grande qualité réside dans cette scène sonore grand format qui remplit instantanément la pièce d’écoute. Finalement, les RP-600M II bénéficient d’un rapport qualité/prix assez exceptionnel.