Micromega fut l'un des premiers fabricants à croire fermement à la musique dématérialisée mais limita son emploi aux fichiers 16 bits à 44 kHz en utilisant une borne Airport d'Apple intégrée dans certains de ses amplificateurs, qui, de plus, sont des modèles de prix déjà élevés. Avec le convertisseur mydac, il semble que Micromega vise désormais un large public tout en offrant le décodage de tous les formats de fichiers audio, y compris les fichiers en Haute Définition.

Le fabricant Micromega a particulièrement fait parler de lui ces derniers temps avec la technologie AirDream employée sur son amplificateur Aria Airdream ou encore celle appelée AirStream utilisée sur son modèle AS-400, technologies utilisant toutes deux le protocole de liaison sans fil Apple Airplay en conjugaison avec le logiciel iTunes lisant des fichiers audio sur un ordinateur, ou airfoil et le Qobuz Desktop, pour les transmettre à l'amplificateur.

Micromega proposant plutôt des appareils de gamme moyenne et de haut de gamme (3500€ pour l'Aria AirDream comme pour l'AS-400), notre étonnement a été grand lorsque nous avons découvert le convertisseur baptisé "mydac", un petit boîtier au dessin moderne vendu moins de 300 euros, et ce bien que sa conception et sa fabrication soient toutes deux françaises (y compris le carton d'emballage fabriqué à Nantes !).

La gamme "My" de Micromega s'est enrichie récemment d'un amplificateur pour casque très performant que nous avions eu l'occasion d'écouter en avant-première, le modèle MyZik, et d'autres créations "originales" adaptées aux besoins de la musique dématérialisée vont arriver.

Passons maintenant à la revue de détail de ce convertisseur qui est venu renforcer le fameux dicton "l'habit ne fait pas le moine".

Présentation

Le Micromega mydac se présente avec une esthétique moderne et est réalisé en résine plastique de bonne qualité et d'aspect agréable.

La façade de ce DAC, disponible en noir ou en blanc, s’orne d’un témoin de fonctionnement (éclairage rouge en mode attente, bleu en mode fonctionnement), d’une molette centrale faisant office d’interrupteur et de sélecteur d’entrée numérique, et de trois LED bleues, témoins de l’entrée sélectionnée.

La connectique

Le Micromega mydac dispose de deux entrées S/PDIF, une coaxiale et une optique et d'une entrée USB de type B pouvant être configuré grâce à un petit interrupteur à glissière en USB Audio Class 1.0 (24 bits à 96 kHz) ou Audio Class 2.0 (24 bits à 192 kHz). Le mode normal est Audio Class 1.0, et pour utiliser le mode Audio Class 2.0 (avec un PC, sur Mac cela n'est pas nécessaire) il faut des driver spécifiques à télécharger sur le site Micromega.

Les signaux analogiques stéréo sont disponibles sur des prises Cinch dorées de bonne qualité et le branchement au secteur se fait via un cordon de type "rasoir".

L'électronique

L'ensemble de l'électronique est rassemblée sur une carte qui occupe la totalité du boîtier. Sa fabrication est de qualité, tout comme les composants utilisés.

Image documentation Micromega

Dans la partie gauche se trouve l'alimentation qui est de type à découpage. Immédiatement sur la droite, la partie conversion numérique analogique, le filtrage et la réception des signaux numériques en provenance des différentes entrées.

Enfin, complétement à droite, la partie réception USB qui utilise un circuit d'interface SMSC USB3318 et reconditionne les signaux afin de réduire entre autre la gigue, grâce à un processeur spécialisé du fabricant XMOS.

Dans le bas de la carte se trouvent l'interrupteur commutateur de sources et les diodes LED témoins qui sont normalement coiffées de guides de lumière montés sur la façade.

Détails de la partie conversion et filtrage

Le circuit Wolfson WM8804 se trouvant à droite est chargé de l'interfaçage S/PDIF. Le second circuit sur sa gauche est le convertisseur numérique analogique, un modèle Cirrus Logic CS4351, pouvant traiter des signaux jusqu'à 24 bits à 192 kHz.

Dans le haut, à proximité du relai de commutation des signaux (en blanc, marqué OMRON), se trouve le filtrage analogique basé sur un amplificateur opérationnel Texas Instruments dont le marquage ne nous a pas permis l'identification.

Ce circuit est alimenté par des tensions symétriques de + ou - 10 volts, afin de ne pas utiliser de condensateurs sur les sorties (signal référencé au 0V), tensions visiblement procurées par les deux petits circuits (probablement des diodes zéner ajustables) à coté des condensateurs marqués WIMA, leur valeur de 10 μF laissant à penser qu'ils servent de filtrage.

L'écoute

L'habit ne fait pas le moine disions-nous dans l'introduction. En effet, la reproduction sonore délivrée par le Micromega mydac est empreinte d'un charme dont on tombe vite sous l'emprise.

Cette restitution sonore nous a un peu rappelé celle de l'amplificateur Aria AirDream par sa définition qui met bien en relief les subtilités d'une interprétation tout en adoucissant un peu les bords pour se rapprocher d'une restitution de type analogique.

Nous avons, comme pour l'Aria Airdream, choisi d'écouter la Fantasia on British Sea Songs de Sir Henry Wood.

Le petit Micromega mydac s'est montré particulièrement chantant dans le deuxième morceau restitué avec une douceur apaisante, tandis que l'espièglerie du troisième morceau (Jack's the lad), avec la montée en dynamique de son final, ne manquait pas de mordant et de vivacité.

Lors de la transition entre les sixième et septième morceaux, la légère atténuation de la brillance des cuivres renforçait le caractère solennel du premier thème du chant patriotique "Rule Britannia" concluant cette Fantasia on Britsih Sea Songs.

Nous avons également écouté des extraits de la symphonie N°5 de Mahler par l'Orchestre Symphonique de San Francisco dirigé par Michael Tison Thomas en version Studio Masters pour apprécier les qualités de cet appareil avec des fichiers audio très exigeants.

Le Micromega mydac donne là encore de très bons résultats, les pointes de dynamiques sont restituées avec énergie mais sans violence et les retombées ainsi que les extinctions des notes sont assez naturelles ce qui est un point très positif. La restitution du célèbre adagietto (thème du film Mort à Venise) est d'une douceur accentuant le caractère apaisant et la beauté de ce morceau.

Pour conclure, le Micromega mydac est un appareil dont la qualité sonore nous a beaucoup plu, suffisamment précise tout en ajoutant ce qu'il faut de douceur pour faire plaisir à la fois aux défenseurs du numérique comme aux nostalgiques des disques analogiques. Saluons cette réalisation 100% française qui prouve bien qu'il est toujours possible de concevoir et de fabriquer en France des appareils qui se hissent parmi le meilleur de la production mondiale en restant à des tarifs qui sauront séduire les nouveaux adeptes de la musique dématérialisées.

Notice-caractéristiques

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Formats reconnus

Configuration d'écoute :

- amplificateur Micromega AS-400

- enceintes Focal Electra 1028 Be