Certains amateurs de Haute Fidélité n’ont jamais été enthousiasmés par le son des CD. Comme principal grief, une certaine dureté qu’ils qualifient de numérique, bien loin du son analogique de leurs bons vieux disques 33 tours. En concevant l’Aria Airdream, Micromega leur offre, ainsi qu'à tous les amateurs de musique, une solution numérique sans fil, compatible iTunes, et délivrant un son que l'on pourrait comparer à celui d'une source analogique.

Petit historique de Micromega

Fondée par Daniel Shär à la fin des années 80, la société Micromega fit d’emblée parler d’elle grâce à son lecteur de CD Solo.

Avec celui-ci, le chargement du CD se fait par le dessus, en le posant directement sur la mécanique de lecture, comme avec une platine vinyle. Son maintient est assuré par un palet presseur, augmentant aussi l’inertie de l’ensemble en rotation favorisant une meilleure stabilité, et le tout est protégé par un couvercle en plexiglas. Egalement une façon de ne pas perdre les habitudes en regardant tourner la galette argentée !

Petit à petit la gamme du constructeur s’enrichit d’autres lecteurs de CD basés sur le principe du Solo, mais aussi à chargement par tiroir, et également d’autres éléments HiFi dont des amplificateurs. Après avoir connu récemment des soucis financiers (nous ne dirons pas des arias !), Micromega vient de repartir du bon pied grâce à son repreneur, Didier Hamdi, et aussi grâce à une gamme de matériels destinés aux audiophiles et amateurs les plus exigeants, comme le nouvel Aria AirDream.

La présentation de l’AirDream est sobre et discrète

Son boîtier est entièrement réalisé en aluminium microbillé anodisé argent ou noir. Sa face avant s’orne d’une large fenêtre avec un rétro éclairage blanc à trois niveaux de luminosité où la seule indication pratique est le logo WHiFi qui permet de connaître l’état de la liaison sans fil. Lorsque celle-ci est bien établie, le logo reste allumé fixe.

La face arrière comporte un nombre très restreint de connecteurs, se résumant aux sorties audio (en asymétrique et en symétrique), à une sortie numérique au standard professionnel AES/EBU et un connecteur RJ45 pour configurer le module airport.

De l’AirStream à l’AirDream

Ces deux appellations anglicisantes fort proches, propriétés de Micromega, sont toutes deux basées sur la liaison sans fil Wi-Fi.

Au cœur de l’AirStream comme de l’AirDream, la fameuse borne airport d’Apple qui sert à établir la liaison Wi-Fi avec un ordinateur Mac, ou avec un PC, sur lequel on aura installé le logiciel iTunes.

Le réseau sans fil établi par l’Airdream apparaît par défaut sous le nom airdream dans la liste des réseaux détectés par l’ordinateur.

Le pilotage de l’AirDream depuis l'ordinateur utilise le protocole AirPlay d’Apple et peut également se faire depuis n’importe quel produit de la marque muni d’une liaison Wi-Fi et de iTunes (iPhone, iPodtouch).

Soulignons que les fichiers musicaux téléchargés sur Qobuz sont directement stockés dans iTunes et exploitables grâce au protocole AirPlay. Une manière de simplifier la vie de l'utilisateur !

Il faut cependant noter que les fichiers en qualité Studio Masters seront convertis automatiquement en 16 bit à 44,1 kHz par iTunes, mais Apple travaille sur une compatibilité iTunes avec les fichiers codés en 24 bits à 96 kHz.

L’Aria AirDream est en quelque sorte la version audiophile haut de gamme de l’AirStream WM-10 qui est un appareil de qualité destiné à un plus grand nombre de passionnés grâce à son pix plus accessible.

Micromega a baptisé son modèle AirDream lecteur WHiFi du fait de l'application de la liaison Wi-Fi à la Haute Fidélité et a étudié les différentes parties de cet appareil avec le plus grand soin, afin d'obtenir à la fois une grande fiabilité de transmission et de hautes performances musicales.

Découvrons maintenant l'AirDream sous son aspect technique

Dans un appareil HiFi, le rôle des alimentations dans le résultat sonore est loin d’être négligeable, en particulier pour l’ampleur et la définition du message sonore (il ne faut pas que les micro détails soient masqués par le bruit de fond de celles-ci et les forts écarts de dynamiques qui provoquent de brusques et importants appels de courant doivent être respectés) et Micromega a donc étudié ce point avec la plus grand attention.

L’Airdream comporte donc une alimentation à très faible bruit pour la borne airport et la Master Clock (horloge générale de la partie numérique) à très faible jitter (gigue en français !), et une autre alimentation ultra silencieuse baptisée ACTS, pour la section de conversion numérique analogique et ses étages de sortie. La puce de conversion (DAC) est un Cirrus Logic CS4351, considéré comme faisant partie des meilleurs composants spécialisés dans cette fonction.

Ces alimentations sont de type linéaire (par opposition aux alimentations à découpage), une technique classique particulièrement appréciée des puristes.

Les spécialistes remarqueront aussi, sur le visuel ci-dessous, qu'il est fait emploi de condensateurs à film Polypropylène (caramels rouges), en particulier en liaison dans la partie conversion numérique analogique.

A l’écoute de l’Aria AirDream

Nous tenons à remercier le magasin Présence Audio Conseil à Paris, où nous avons effectué nos écoutes, pour son accueil chaleureux et la mise à notre disposition d’un salon, et plus spécialement Jérémy, dont la très bonne connaissance de l’AirDream et de son utilisation nous a été particulièrement précieuse.

Celui-ci nous avait par ailleurs concocté une installation de très haut de gamme à même de révéler, par son pouvoir de transparence et de définition, la qualité sonore du Microméga Airdream.

Pour parler plus simplement : il fallait oublier les autres éléments pour se concentrer sur l’AirDream !

Nous allons détailler ce système, ceci à l’intention des audiophiles passionnés qui sont friands de précisions sur la configuration ayant servi lors des écoutes.

Le préamplificateur est un Cello Chorale équipé d’une alimentation Power Supply

L'amplificateur et un Viola Cadenza de 2 x 200 W en classe A, considérée par les puristes comme la meilleure classe d’amplification

Les enceintes sont des Focal Utopia Maestro, un modèle de haut de gamme présentant la linéarité de réponse en fréquence d’un moniteur de studio sans en avoir le côté trop froid et analytique.

On pourrait aussi dire tout simplement que la restitution sonore de ces enceintes est neutre, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de zones du spectre sonore qui sont privilégiées par rapport à d’autres.

Effectivement, l’une des premières choses qui sautent aux oreilles, si l’on peut dire, c’est que la restitution sonore de cet ensemble paraît d’une certaine sagesse, dans le sens où elle ne cherche pas en en mettre plein les oreilles. Point d’esbroufe, tout est clair, propre, net, empreint d’une sorte de douceur analogique très agréable, pourrions-nous dire.

Nous avions embarqué avec nous une clef USB contenant les fichiers audio WAV (16 bits à 44,1 kHz) de la Fantasia on British Sea Song de Sir Henry Wood, une œuvre assez brève (à peine 15 mn), alternant passages tendres et romantiques, plus espiègles (Jack’s the Lad) et se terminant dans une apothéose sur le chant patriotique anglais Rule Britannia introduite par les cuivres jouant fortissimo*.

C’est à cet instant précis où les cuivres ont commencé à sonner que l’impression initiale de sagesse s’est transformée en montée d’adrénaline alors que la propreté et la neutralité de la restitution nous avaient fait croire un moment que les aigus avaient été oubliés ! Il n’en était donc rien et la rutilance parfois forcée délivrée par d’autres sources avec ce type de sonorités prenait ici une musicalité tout autre, extrémement agréable, à vrai dire, avec un côté moins martial, plus apaisant (marquant peut-être ainsi encore d'avantage le caractère solennel de cette entrée des cuivres).

Il apparaît clairement que l’Aria AirDream délivre un message sonore fin et détaillé où prédomine une certaine douceur quasi analogique. Celle-ci serait due, selon Jérémy, de Présence Audio Conseil, au fait que la transmission WHiFi préserverait totalement les données des fichiers audio. De fait, l’AirDream se comporterait comme un mécanisme de lecture parfait évitant toute intervention des systèmes de correction d’erreurs qui seraient pour beaucoup à l’origine du son numérique.

L'AirDream Micromega est un fort bel appareil offrant une qualité de restitution et une souplesse d’utilisation à même d'apporter beaucoup de bonheur musical à ses heureux acquéreurs, du bout des doigts, confortablement installé dans un fauteuil. Vous en rêviez ?

*Le fortissimo, terme musical d’origine italienne, est un volume sonore très élevé. (Wikipedia)

Notice / caractéristiques

Note : en parlant de son «numérique» ou «analogique», nous faisons des raccourcis par abus de langage en confondant le son et son mode d'enregistrement. Il va de soi qu'un son est toujours analogique.