Quand on feuillette le catalogue des Box-Design de Pro-Ject on ne peut qu'être admiratif devant le dynamisme de la marque autrichienne qui ne se laisse pas aller parce qu'elle est installée dans la capitale mondiale de la valse.
Une gamme importante d'appareils donc que cette gamme "Box-Design" à l'apparence simple et fonctionnelle, dont certains modèles phares comme la Stream Box DS se voient déclinés en deux versions en plus du modèle de base, la "Stream Box DSnet" et une version de haut de gamme "Stream Box DS Plus improved".
La DAC Box DS à laquelle nous consacrons ce banc d'essai, vient donc, comme nous le disions dans le chapeau, combler un manque dans le catalogue DAC design puisqu'il s'agit d'un convertisseur numérique analogique disposant d'une entrée USB asynchrone (compatible USB Audio 2.0 avec les drivers fournis sur CD) et de deux entrées S/PDIF (coaxiale et optique), les entrées USB et S/PDIF coaxiale acceptant les signaux audio en haute définition jusqu'à 24 bits à 192 kHz. Cet appareil est donc parfaitement compatible avec les fichiers Studio Masters de Qobuz.
Présentation
Disponible avec une façade en aluminium anodisé argent ou noir de 4 mm d'épaisseur, la DAC Box se présente, comme son nom l'indique, comme une petite boîte peu large (103 mm) et un peu moins haute (67 mm) que large.
Cette façade n'offre que trois commandes, la mise en marche, la sélection de l'entrée (USB, numérique coaxial, ou numérique optique) et le choix de l'un des deux filtres (steep ou optimum phase, soit à coupure franche ou à phase optimisée) et dans sa partie centrale un joli affichage bleu indiquant clairement la source sélectionnée, la fréquence d'échantillonnage et le filtre en action, mais dont les petits caractères ne permettent pas la lecture de loin.
Nous vous laissons découvrir la connectique sur le visuel ci-dessous. A noter que le connecteur d'alimentation présente un bon contact et tient bien et que l'entrée USB est de type "mini USB".
Fabrication
La DAC Box DS est toute empreinte de la qualité de fabrication et de la rigueur germaniques.
Cela met en confiance et le châssis ne risque pas de se déformer car un berceau interne en tôle d'acier pliée en U, sur lequel prennent place la platine et la façade, est solidement maintenu par six vis dans un fourreau monobloc, lui aussi en tôle d'acier, mais de 2 mm d'épaisseur ! Ces parties métalliques sont recouvertes d'une peinture noir satiné cuite au four.
L'électronique utilise quasi exclusivement des composants à montage en surface (CMS) et on ne dénombre que trois condensateurs, une résistance de puissance et la plupart de la connectique comme composants traversants.
Les interfaces numériques
L'interface USB fait appel à un circuit SCMS USB3318 (sous l'étiquette "Prog") et à un circuit XMOS travaillant en mode asynchrone avec deux quartz différents (l'un de 24,576 MHz pour les fréquences d'échantillonnage de 48 kHz et ses multiples, l'autre de 11,289 Mhz pour les fréquences d'échantillonnage de 44,1 kHz et ses multiples).
Les entrées numériques S/PDIF coaxiale et optique sont gérées par un circuit Cirrus Logic CS8416 (24 bits à 192 kHz).
Conversion numérique analogique et filtrage
Les signaux numériques sont convertis en signaux analogiques par un circuit intégré Burr-Brown PCM1792 (jusqu'à 24 bits à 192 kHz) qui dispose de son propre régulateur de tension 5V afin d'isoler totalement son alimentation de celles des autres circuits.
Les sorties différentielles en courant des canaux droit et gauche sont transformés en tensions par des amplificateurs opérationnels à faible bruit NJM2068. Le filtrage actif venant juste après utilise également des amplificateurs opérationnels de ce type.
Les signaux sont commutés sur les sorties Cinch via un relai qui déconnectent également ces sorties lors d'un changement d'entrée ou pendant la phase d'initialisation de la DAC Box DS.
A l'écoute
Nous avons gardé un excellent souvenir de la Stream Box DS de Pro-Ject, le premier appareil auquel nous avons décerné notre récompense Qobuzissime !
Ce petit lecteur réseau nous avait conquis par la pureté de la reproduction sonore qu'il délivrait du fait de l'utilisation d'une puce de conversion numérique analogique Cirrus Logic CS4344 intégrant des étages dits "à capacité commutée" (une technique permettant de filtrer simplement et assez efficacement des signaux analogiques après conversion), ce qui permet de s'affranchir du filtre actif que l'on trouve normalement après le convertisseur.
Cette puce, que certains audiophiles qualifient de "bas de gamme", nous semble cependant répondre aux aspirations des puristes (dont nous sommes) pour lesquels "moins on intervient sur le signal, mieux c'est".
Pro-Ject n'a pas retenu cette puce pour la DAC Box DS, préférant opter pour le PCM1792, "le meilleur dans la catégorie des DAC audio, que l'on peut habituellement trouver dans des conceptions high-end très chères" ("DAC Box DS incorporates the best in audio grade DAC chips, PCM 1792, which usually only can be found in very expensive high-end designs.").
Soit, mais cela prouve-t-il que les résultats sonores seront forcément supérieurs, ou du moins le paraîtront-ils à toutes les oreilles ? Là encore se pose la question de savoir si l'on cherche la fidélité au message sonore original ou si l'on veut une restitution plus ou moins à son goût.
Disons-le tout de suite, la DAC Box DS joue dans la deuxième catégorie et prend quelques libertés avec le message sonore. Le constructeur a cru bon munir cet appareil de deux filtres, mais il il nous semble que le filtre 2 (à phase optimisé) suffirait. En effet, à l'écoute de classique comme d'autres genres musicaux, le filtre 1 (à pente raide), s'il procure une restitution qui paraît plus aérée et plus lumineuse, lui fait incontestablement perdre une partie de sa cohérence (et cela se remarque quel que soit l'échantillonnage des fichiers).
Les résultats sonores obtenus avec le filtre 2 sont beaucoup plus "cohérents", c'est le cas de le dire, et cela semble normal dans la mesure où le respect de la phase est justement garant de ce point.
Certes, la restitution sonore de la DAC Box DS a une petite tendance à la brillance dans le haut du spectre (attention aux mariages, en particulier avec certaines marques d'enceintes comme les Triangle qui ont un aigu très présent, les tweeters à dôme souple en tissu ou autre nous paraissent plus souhaitables !) mais sa dynamique, sa précision et l'ampleur de la scène sonore sont de très bon aloi.
Ainsi, les tubes de Michael Jackson Thriller, Billie Jane ou encore Beat It, extraits de l'album Thriller en version Studio Masters en 24 bits à 176 kHz, décoiffent sympathiquement et nous font croire que la star disparue est là devant nous !
On se prend aussi une bonne claque bien plaisante à l'écoute de l'un de nos chouchous de ces derniers temps, La Japonaise de l'album Barcelona par Freddie Mercury et Montserrat Caballé, dans la version Studio Masters 24 bits à 96 kHz, le piqué "très japonisant" dans l'aigu de certains instruments tirant bénéfice de la personnalité sonore de la DAC Box DS.
Ecouté via le Qobuz Desktop en qualité CD, avec un abonnement qobuz HIFI, le largo de la Symphonie N°9 de Dvorak par le Malaysian Philharmonic Orchestra dirigé par Claus-Peter Flor emporte notre esprit par sa beauté langoureuse dont la DAC Box DS retranscrit avec finesse toutes les nuances et les subtilités.
En conclusion, si la DAC Box DS nous a semblé moins puriste dans son approche et ses résultats sonores que la Stream Box DS, ceux-ci se révèlent néanmoins très agréables. Il faudra éventuellement tenir compte de son caractère un peu extravertie dans le haut du spectre qui peut néanmoins rehausser la sauce sonore d'une chaîne manquant de peps dans cette zone.
Manuel d'utilisation (anglais)
Configuration d'écoute :
- amplificateur Micromega AS-400
- enceintes Focal Electra 1028 Be
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