Avec "Roya", l'Israélienne chante dans la clandestinité avec des artistes de sa terre d'origine, l'Iran.

Un groupe de six Israéliens et cinq Iraniens, dont plusieurs femmes, qui se réunissent dans la plus grande discrétion à Istanbul : ce n’est pas une page secrète de la géo-politique entre deux pays ennemis qui s’est écrite, mais l’éclatant troisième album de Liraz intitulé Roya et qui vient de paraître sur le label Glitterbeat Records. Les musiciens iraniens ne sont pas nommés dans les crédits de l’album, pour préserver leur sécurité…

Liraz - Azizam (official video)

Liraz

Née en Israël de parents juifs iraniens exilés dès les années 60, Liraz Charhi a aussi vécu à Los Angeles, grandi entre plusieurs histoires et elle assume magistralement tous les bagages culturels qui la constituent. Liraz chante en farsi avec la sur-expressivité d’une diva moyen-orientale. Il suffit d’écouter cet album en commençant par la fin, le morceau Roya dans sa version acoustique et instruments traditionnels, pour comprendre que Liraz ne fait pas semblant et n’a besoin d’aucun artifice de production : elle a la voix puissante et pleine de nuances d’une grande dramaturge du blues persan. Le cœur gros et des larmes plein les yeux, mais aussi des fourmis dans les jambes et des envies de boules à facettes.

Liraz - Roya (Official video)

Liraz

En farsi, Roya veut dire fantaisie. Et le morceau qui donne son nom à l’album en est une belle, cavalcade psychédélique qui évoque la B.O. d’un western eastern. Après ce futur tube, Liraz emmène ses chansons vers le dancefloor, un irrésistible néo-disco pop et psyché où cordes et luths fusionnent avec des rythmiques synthétiques et des pédales d’effets. Un grand souffle épique parcourt cet album, comme une réplique pleine d’espoir de la révolution populaire qui secoue aujourd’hui l’Iran.

Liraz - Full Performance (Live on KEXP at Home)

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