Ce cru 1996, d'Ellery Eskelin n'a pas pris une ride. Sans conteste le trio le plus scotchant d'une décennie marquée par des jeunes lions englués dans le néoclassicisme, dont il est le parfait antidote. Un son charnu, bouillonnant, hérité de Gene Ammons comme d'Archie Shepp ; c'est que le saxophoniste n'a cessé de vouloir conjuguer ses premières influences – musique religieuse, rhythm & blues... – avec une expressivité parfaitement contemporaine. D'où une instrumentation inédite (Andrea Parkins, accordéon et samples, et Jim Black, batterie), qui se joue des extrêmes, enchâssant les séquences écrites et improvisées, s’enivrant d'une mélodie ou délivrant une énergie brute. Le premier d'une série d'enregistrements phares pour le label HatOlogy.