Avec son superlatif lecteur réseau NA-11S1 Marantz avait en 2013 marqué de son empreinte esthétique, technique et musicale, le monde de la musique dématérialisée, ce que nous avions alors salué en décernant à cet appareil notre récompense Qobuzissime.
Marantz revient sur le devant de la scène en proposant le HD-DAC1, un convertisseur numérique analogique autonome avec entrées USB et S/PDIF ainsi qu'un ampli casque, reprenant l'esthétique de nombre d'appareils de la marque dans un format compact.
Capable de décoder les fichiers audio numérique jusqu'au 24 bits à 192 kHz et les fichiers DSD à 2,8 et 5,6 MHz, le HD-DAC1 opte pour la simplicité d'utilisation puisque les réglages mis à disposition de l'utilisateur sont en nombre très limité et que la connectique ne cherche pas à faire dans la surabondance.
Car c'est avant tout le plaisir musical qui est visé avec ce DAC puisque celui-ci fait usage dans son électronique des fameux circuits HDAM et HDAM-S2, utilisés après les étages de conversion dans les lecteurs de CD/SACD et aussi les lecteurs réseau Marantz, circuits entièrement réalisés en composants discrets qui font le succès, et la sonorité, des électroniques qui les utilisent.
Partons maintenant à la découverte de ce bel appareil.
Présentation
Disponible en finition argent ou noire, le Marantz HD-DAC1 adopte la présentation intemporelle des appareils de la marque qui les fait reconnaître au premier coup d??il, avec, en particulier, un petite hublot en milieu de façade derrière lequel prend place un afficheur aux caractères d'une douce couleur ambre.
La façade en aluminium est bordée de joues en résine imitant à s'y méprendre la ronce d?acajou foncé. Cette façade accueille dans sa partie gauche une grosse molette de sélection séquentielle de source sous laquelle prend place le bouton de mise en marche.
A côté de celui-ci on trouve un petit bouton permet de régler quelques options, comme le gain de l'amplificateur pour casque (faible, moyen ou élevé), la brillance de l'affichage, la mise en standby automatique ou non, les options d'utilisation avec un iPhone (n'apparaissent pas si absent), ainsi que la fenêtre du récepteur de télécommande.
Viennent ensuite, sur la droite de la façade, une prise USB A permettant le branchement d'un iPod, iPhone ou d'un dispositif de stockage USB externe (lecture limitée aux fichiers 16 bits à 48 kHz max), la prise casque au standard Jack 6,35 mm et le potentiomètre motorisé de réglage de volume.
Connectique
Dotation correcte au niveau des entrées numériques du Marantz HD-DAC1 avec une entrée USB B asynchrone pour relier à un ordinateur et trois entrées S/PDIF dont une coaxiale et deux optiques.
Les signaux analogiques sont disponibles sur deux paires de prises Cinch dorées d'excellente facture, l'une les proposant à niveau fixe afin d'être reliés sur une entrée auxiliaire, l'autre les délivrant à niveau variable, permettant d'attaquer directement un bloc de puissance stéréo ou des enceintes actives.
On notera également la présence d'une entrée analogique stéréo sur prise Jack 3,5 mm et la possibilité de chaîner ou non les signaux de télécommande avec d'autres appareils Marantz.
Fabrication
Pas de place de perdue à l'intérieur du châssis en acier du HD-DAC1, avec un bon tiers de l'espace occupé par le sérieux transformateur d'alimentation capoté et les alimentations principale et de veille.
Malgré cette densité, nous n'avons pas rencontré de difficulté à disséquer ce DAC pour en voir les entrailles, en particulier celles masquées par la carte numérique qui prend place dans la partie supérieure et que nous vous présentons maintenant.
L'interface USB est assurée par un processeur numérique de signal Texas Instruments TMS320C6748 (partie supérieure de la photo ci-dessous, légèrement sur la gauche).
C'est un micro contrôleur ARM STM32F101 de S/T Semiconductor qui se charge visiblement de l'extraction des signaux tandis qu'un circuit CPLD (Complex Programmable Logic Device) ALtera Max II sert très probablement de filtre numérique.
Sur la droite du processeur TMS320C6748 se trouve un émetteur récepteur (transceiver) Burr-Brown PCM9211 (24 bits à 216 kHz) qui assure à la fois la réception et la commutation des signaux numériques en provenance des entrées S/PDIF et la numérisation sur 24 bits à 96 kHz des signaux analogiques présents sur l'entrée Jack 3,5 mm.
Ces signaux analogiques passent au travers de filtres passe-bas construits autour d'amplificateurs opérationnels NJM2115 (les deux petits circuits dans la partie supérieure droite) de JRC (New Rapan Radio Company) afin de parer à tout phénomène de repliement de spectre (aliasing) lors de la conversion analogique numérique.
Marantz fait usage d'isolateurs Analog Devices ADUM1280 et ADUM1285 (toutes les puces bien en ligne dans la partie inférieure droite) entre cette carte et la partie conversion numérique analogique afin d'isoler totalement électriquement ces parties sachant que les alimentations (et la masse) des circuits numériques pourraient véhiculer des bruits et autres parasites risquant alors de polluer les signaux analogiques.
Vue de l'autre face de cette carte (dont nous avons ôté le carton recouvert d'une feuille de cuivre faisant barrage aux rayonnements) sur laquelle on ne trouve que très peu de composants actifs mais où l'on peut très bien voir la zone isolée galvaniquement du reste de l'électronique de la carte dont il est fait mention dans le paragraphe précédent (zone dans la partie inférieure gauche).
Conversion numérique analogique, circuits HDAM HDAM-SA2
Le bus I2S en provenance de la carte numérique parvient à la puce de conversion numérique analogique via un circuit souple branché sur le connecteur blanc situé à gauche sur le visuel ci-dessous.
Ce circuit de conversion numérique analogique, se trouvant juste à droite de ce connecteur, est un Cirrus Logic CS4398, acceptant les signaux audio numérique jusqu'à 192 kHz sur 24 bits et également les signaux DSD qu'il peut traiter en les convertissant en interne en signaux PCM ou en les filtrant directement en passe-bas selon le principe de fonctionnement originel du DSD, ceci via programmation de certains de ses registres internes (Direct DSD path).
Nous ignorons cependant si Marantz fait usage de cette possibilité.
Les signaux analogiques en sortie du CS4398 sont alors filtrés par les circuits HDAM et HDAM-SA2 propres à Marantz et entièrement réalisés en composants discrets, et dont on peut noter que les condensateurs sont des modèles à couches de qualité audiophile.
On peut remarquer, juste avant les connecteurs de sortie, le filtrage abondant des alimentations de ces circuits HDAM, et aussi, dans le haut de la carte, les deux gros condensateurs Nichicon de 6800 ?F/25V servant au lissage du courant dès la sortie du pont de diodes de l'alimentation.
L'amplificateur pour casque est réalisé en composants discrets et utilise des transistors de puissance en boîtier classique monté sur un dissipateur de chaleur à ailettes en aluminium.
Ecoute
Le son délivré par le Marantz HD-DAC1 est à l'image des joues en bois qui garnissent son boîtier : d'une chaleur bien agréable.
Ainsi, si l'ouverture de Peter Schmoll und seine Nachbarn extraite de l'album des ouvertures de Weber dans la très subtile et novatrice interprétation de Jean-Jacques Kantorow à la tête du Tapiola Sinfonietta, en version Studio Masters 24 bits à 44,1 kHz, reste un peu sage au niveau du piqué, elle se pare d'une plénitude rassurante, d'une certaine chaleur, et chante avec bonheur.
Dans Introduzione al Dixit RV 635: III.Sternite, Angeli du superbe album du Gloria et du Dixit Dominus de Vivaldi par Rinaldo Alessandrini à la tête du Concerto Italiano, les attaques des cordes sont franches et l'on note une atténuation des harmoniques les plus hautes se traduisant par des sonorités d'une douceur agréable.
En l'édulcorant un peu, en particulier sur les accords de guitare, le Marantz HD-DAC1 accentue la spiritualité et la profondeur du tube des 70's My Sweet Lord de l'album Let It Roll de George Harrison.
Avec le HD-DAC1, les voix des interprètes de La Japonaise, extraite de l'album Barcelona, dans sa version Studio Masters 24 bits à 96 kHz, Freddie Mercury et Montserrat Caballé perdent quelque peu de leur luminosité et cela donne une certaine gravité et de la solennité à cette chanson qui gagne également en ampleur tandis que le piano sonne majestueusement.
Très belle restitution, chaleureuse et coulante à souhait, de la chanson The Upsetter de l'album Love Letters de Metronomy. On se laisse bercer et on oublie la grisaille au moment où sont écrites ces lignes.
En DSD64 et DSD128, avec les fichiers de test de l'allegro du concerto pour violon en ré majeur de Mozart et du Divertimenti de la Simple Symphony de Britten, téléchargés sur 2L.no, la restitution sonore procurée par le Marantz HD-DAC1 se garde de toute dureté, en particulier dans le haut du spectre qui est beaucoup moins incisif qu'avec d'autres DAC, ce que l'on note aussi sur les attaques des cordes de la Simple Symphony.
La plupart de ces écoutes ont été faites au casque et nous n'avons pu que constater son excellente qualité et sa capacité à délivrer de bonnes puissances.
Pour conclure, c'est un modèle dans la plus pure lignée de la marque que nous a concocté Marantz avec son convertisseur numérique analogique HD-DAC1. Simplicité d'utilisation, compatibilité avec les fichiers audio numérique 24 bits à 192 kHz et DSD64 et 128, très belle restitution sonore chaleureuse et un peu ronde, le tout agrémenté d'une présentation luxueuse empreinte du charme des appareils Marantz. Si cela correspond à vos attentes, n?hésitez pas.
HD-DAC1 sur site Marantz France
Capacités de lecture
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